PRISE DE POSITION CONTRE L'IMPUNITÉ GRANDISSANTE AU CONGO
Le Bureau de Coordination de la Société Civile de la Province du Sud-Kivu qui est véritablement la courroie de transmission entre les paisibles populations de cette province et le pouvoir à tous les niveaux de la Nation congolaise, est très préoccupé et très indigné des comportements anti-nationalistes et irresponsables du bon nombre toujours croissant des membres des Institutions de la Transition en cours en République démocratique du Congo.
En effet, depuis l’installation des institutions de transition, il nous revient de constater amèrement que certains membres de ces institutions posent progressivement des actes irresponsables qui méritent les sanctions sévères et exemplaires à l’endroit de leurs auteurs. Mais et c’est vraiment malheureux, les Institutions-garde-fous que sont l’Assemblée nationale, le Sénat et les Commissions d’appui à la démocratie, se laissent constamment distraire et seraient même plus préoccupées par les problèmes d’intérêts matériels de leurs membres au lieu des intérieurs supérieurs de la Nation. En fait, que ne voyons-nous pas, que ne constatons-nous pas dans le chef de certains de nos Vice-Présidents de la République ? Blocage délibéré du bon fonctionnement des ministères regroupés au sein des Commissions gouvernementales dont ils sont chargés et d’autres utilisent les recettes provenant des territoires que leurs soi-disant mouvements rebelles occupaient, pour le fonctionnement de leurs partis politiques. Toujours dans l’espace gouvernemental, les ministres ne semblent pas œuvrer en collaboration avec leurs vice-ministres. Certains ministres se combattent entre eux démontrant par ce fait qu’ils sont notoirement incapables d’interpréter les textes légaux qui régissent le fonctionnement de leurs départements ministériels. Un bon nombre de Ministres ne font que distraire le peuple congolais par des publicités absurdement inutiles en vantant des prestations qu’ils prétendent opérer mieux que les autres.: Ils oublient qu’ils sont au service de la Nation et qu’ils en sont payés par la même Nation. Ils créent les sites internet destinés à arroser le monde entier de leurs ridicules propagandes. Ces derniers temps, beaucoup de détournements des deniers publics destinés pour le paiement des salaires et le fonctionnement des services : D’autres membres du gouvernement se paient le luxe de séjourner inutilement longtemps à l’étranger où ils dépensent plus que leurs missions n’apportent au pays. Et dans ces pays étrangers, rares sont les membres des institutions de transition qui se donnent le temps et l’obligation patriotique de rencontrer les compatriotes de la diaspora. De quoi ont-ils peur ?
Quant au niveau des provinces jadis fiefs des mouvements rebelles, les gouverneurs, les services de sécurité et les commandants militaires et de la police nationale qui ont collaboré avec ces soi-disant rebelles, continuent à se comporter comme s’ils n’avaient pas de comptent à rendre et à se soumettre aux ordres de leurs chefs hiérarchiques à Kinshasa, mais continuent à obéir aux directives venant de Kigali. Pour illustrer ces propos, nous avons tous suivi comment les agents de sécurité avaient voulu interdire, sur ordre du gouverneur du RCD-Goma au Sud-Kivu, à Mr Zihindula Mulegwa le porte-parole du Chef de l’Etat en mission à Bukavu, de s’entretenir avec les différentes délégations locales qu’il tenait à recevoir et à leur transmettre le message du Chef de l’Etat. En outre, le commandant provincial de la Police nationale, Mr Mukendi, ne veut pas recevoir à Bukavu les agents de Police qui venaient de terminer leur formation à Kisangani. Pire, il les a arrêtés et fait torturer comme s’ils étaient des vulgaires bandits à main armée.
Comme on le constate, l’impunité continue et nous avons le devoir patriotique de le dénoncer avec la dernière énergie. Car, si nous avons combattu et résisté courageusement contre la balkanisation de notre chère patrie et contre toutes les anti-valeurs qu’essayait d’inoculer en vain le RCD-Goma et ses maîtres à penser de l’autre côté étranger de la rive gauche de la Ruzizi, c’était pour que sur l’ensemble de notre territoire national, règnent l’Unité dans notre riche diversité ethnique, linguistique et culturelle, la Justice et la Paix, autrement dit un Etat de droit.
Enfin, nous invitons le Parlement de Transition ainsi que toutes les Institutions d’appui à la démocratie de s’acquitter honorablement, patriotiquement de leurs devoirs et obligations leur reconnus et par l’Accord global et inclusif et par la Constitution de la Transition en cours. La Nation congolaise tout entière lui en sera reconnaissante tout le long de l’Histoire de notre beau et grand pays, la République Démocratique du Congo
Joseph M. Kyalangilwa
Président de la Société Civile de la Province du Sud-Kivu
