Les retombées de l’affaire Major Kasongo Joseph:Bukavu ville morte, l’appel du Général Buki contesté,la MONUC désapprouvée

Ce lundi 1er mars 2004, il s’observe une ville morte accompagnée des crépitements des balles à Bukavu, chef-lieu de la Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Cette atmosphère tendue vient empirer la crise, déjà accrue, qui sécoue la ville, malgré l’appel au calme et à la paix lancée par le chef d’Etat Major des forces terrrestres, le Général de Brigade Sylvain Buki.

Bukavu ce matin, les enfants rentrent de l’école avant 8 heures 30'. Les magasins et boutiques n‘ouvrent pas. Les marchés non plus. Les agents et fonctionnaires des services publics restent perplexes. 10 heures, des jeunes gens armés des bâtons descendent presque de toutes les rues, scandant : « Libérer, libérer Nabiolwa » et envahissent la ville. La place Nyawera est sous haute tension. Les militaires prépositionnés ont beau réprimer pacifiquement l’avancée des enfants. Mais en vain. Deux auto-blindées de la MONUC passent et reçoivent une pluie des coups de pierres. Des balles sifflent. La foule des manifestants se disperse.

Intérrogés sur les raisons de leur manifestation, certains parmi ces derniers avancent qu’ils pleurent les morts tombés lors de l’attaque meurtrière de la résidence du Général Nabiolwa dans la nuit du 23 au 24 février 2004. D’autres disent qu’ils reclament le retour de Nabiolwa et que « les plaies ne se referment pas encore ». D’autres, enfin, cherchent à traduire la déception de la population au regard de la lenteur des autorités politiques et militaires quant à la recherche des solutions durables et efficaces à la crise qui persiste à Bukavu.

A partir de 11 heures, circulation rarissime des civils en ville.

Dans l’entretemps, rappelons que sur demande du Général Sylvain Buki et de Mr Sharouh Sharif, chef du bureau de la MONUC à Bukavu, une rencontre regroupant les représentants de la société civile a eu lieu ce dimanche 29 février 2004. des conclusions concertées issues de cette réunion sont diffusées plusieurs fois sur les radios locales et se résument ainsi :
1. «La population est invitée au calme et à la paix comme elle l’a fait jusqu’à ce jour.
2. La mission militaire du Général s’investit à retrouver les corps des victimes tombées lors des événements survenus la nuit du 23 au 24 février 2004. Elle promet des obsèques dignes.
3. une journée de recueillement sera observée ultérieurment en leur mémoire.
4. interdiction formelle à toute personne de perquisitionner où que ce soit ou de chercher qui que ce soit sans mandat de l’autorité compétente.
5. La population est invitée à relancer la confiance en la MONUC dans sa mission en R.D. Congo en général et au Sud-Kivu en particulier. La MONUC rassure la population de son engagement à poursuivre son mandat de maintien de la paix ».

La mission conduite par le Chef d’Etat Major des forces terrestres devrait quitter Bukavu aujourd’hui.

Héritiers de la Justice suit de très près la situation.
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Bukavu, le 01 Mars 2004


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