LA RDC FACE AUX " BONS" ET " MAUVAIS " AGRESSEURS RWANDAIS

LA RDC FACE AUX " BONS" ET " MAUVAIS " AGRESSEURS RWANDAIS.

Il est de plus en plus question de l’occupation dans le Sud – Kivu et le Nord – Katanga des parties du territoire congolais par des rebelles Hutus et certaines milices locales qui y exerceraient un contrôle total, pillant, violant et massacrant des populations sans possibilité qu’ils soient t inquiétés par l’Armée nationale.

La signature par les milices de l’Ituri, le 16 mai 2003 à Dar – es – Salam, d’un acte par lequel ils s’engageaient à cesser les hostilités et à adhérer à la logique de la paix n’a pas produit depuis lors produit les effets escomptés ; ce qui aurait expliqué la nécessité de la tenue des actuelles assises du Centre Nganda à Kinshasa, dont l’opinion nationale espère un début de solution durable de la question de l’Ituri.

Des informations concordantes font état de l’existence dans les forêts du Sud - Equateur des sanctuaires constitués par des déserteurs des troupes gouvernementales, du MLC et du RCD, des enfants soldats rejetés par leurs communautés d’origine ainsi que des réfugiés rwandais qui s’y seraient retirés ; en vue d’échapper à un éventuel rapatriement vers le Rwanda, où ils craindraient pour leur sécurité, et qui empêcheraient des populations congolaises de vaquer librement dans leurs occupations quotidienne de chasse, pêche et culture du sol, au risque de pires exactions et même de mort.

Maintenant qu’au lieu de se contenter de se cacher dans la forêt, ces rebelles commencent à narguer les troupes gouvernementales et même à occuper certaines localités sur le territoire congolais, il y a lieu de craindre que la tendance se développe et conduise à la consolidation d’une véritable zone tribale qui s’étendrait de la forêt équatoriale au Lac Tanganyika, en passant par les montagnes du Sud – Kivu.

Cette sinistre éventualité ne devrait pas être négligée par les autorités congolaises, dans la mesure où la RDC est actuellement classée à la quatrième position des pays africains les plus exposés à des risques d’attaques terroristes dans les six mois qui suivent, selon un rapport d’une maison américaine, la « World Market Reaserches Center », rapportée par Jeune Afrique Intelligent dans sa seconde livraison de novembre 2003 ; les frontières de la RDC avec la Tanzanie étant réputées très poreuses.

A la lumière de ce qui précède, il y a lieu de penser que d’éventuelles souches terroristes en veilleuse au Kenya et en Tanzanie ou sont déployés d’efficaces dispositifs anti - terroristes tendent à regarder du coté de la RDC où elles pourraient espérer profiter de l’insuffisance des mesures de surveillance du territoire pour s’y réfugier ; et pourquoi pas coaliser avec les forces négatives qui s’ y trouvent pour consolider l’occupation territoriale en RDC, et dans le reste de la sous - région.

Il est évident que l’accès à la partie orientale de la RDC serait une aubaine pour les stratèges du terrorisme international qui y verraient une occasion rêvée de disposer d’une tête de pont idéale pour la pénétration en Afrique subsaharienne ; certainement dans l’espoir d’une jonction ave les islamistes algériens dont la tendance actuelle serait de se délocaliser du Maghreb vers le Sahel.

Il va de soi que la présence des forces négatives qui sont de potentielles alliées du terrorisme international sur le territoire congolais constitue un cancer pour le processus de paix en cours dans le pays, plus particulièrement pour la tenue des élections.

Par conséquent, au lieu de continuer à entonner inlassablement le refrain de l’agenda caché de Kigali d’envahir la RDC, les Congolais devraient tout mettre en œuvre pour démanteler si pas neutraliser les rebelles Hutus qui occuperaient actuellement des portions du territoire congolais où ils seraient en train de piller et tuer, selon plusieurs rapports des humanitaires et autres ONG’s de droits humains.

Devrions – nous croire qu’il serait possible de catégoriser des envahisseurs, de sorte qu’ils soient " bons " quand ils sont des rebelles Hutus, dont l’occupation d’une localité congolaise devrait passer presque inaperçue ; et qu’il ne faille la condamner avec véhémence à la télévision, jusqu’à saisir le Conseil de Sécurité, que lorsqu’il s’agit des troupes gouvernementales rwandaises ?

Qu’ils soient des troupes de Kigali ou des rebelles Hutus rwandais, les Congolais doivent réagir avec la dernière énergie pour éviter une possible répétition de l’histoire ; car il faudrait ne pas perdre de vue que l’épopée militaire qui avait permis aux troupes de l’AFDL de prendre Kinshasa le 17 mai 1997 est passée à ses débuts par cette même localité de Léméra, que les rebelles Hutus ont récemment occupée, selon certains médias périphériques.

Kinshasa, le 20 mai 2004

Faustin B. LOKASOLA