La coalition milices rwandaises – troupes de Laurent Nkunda a utilisé encore une fois le viol comme arme de guerre au Sud Kivu.
RESEAU DES FEMMES POUR
LA DEFENSE DES DROITS ET
LA PAIX
R.F.D.P
N° 020 Août 2004.
Feuillet occasionnel de dénonciation des violations des droits humains et des violences à l’égard des femmes.
La coalition milices rwandaises – troupes de Laurent Nkunda a utilisé encore une fois le viol comme arme de guerre au Sud Kivu.
Le 29 mai 2004, le viol des femmes a été utilisé une fois de plus comme arme de guerre par les soldats de Laurent Nkunda pendant la guerre qu’il a mené et continue à mener contre les Institutions de la Transition de la République Démocratique du Congo à partir du Sud/ Kivu.
Les cas des violations des droits humains et des violences sexuelles faites aux femmes par ses troupes tout au long de leur parcours dans les territoires de Kalehe et Kabare ainsi que dans la ville de Bukavu ne cessent d’être dénombrés en ce jour.
Selon les témoignages de certains habitants de la localité de Maziba,en groupement Irambi / Katana (en déplacement à Katana /centre à cause des incursions des milices rwandaises dans leur village ),ceux-ci affirment que les militaires qui avaient combattu à Katana/centre étaient ceux de la milice rwandaise , basée dans les hauts plateaux du territoire de Kalehe . Ils avaient combattu pour le compte de Nkunda Batware contre les FARDC. Ces habitants les appellent « bakobwa » faisant allusion aux « anciens combattants hutu ».Pour rappel, cette milice, alliée au RCD/Goma avait été formée par l’armée patriotique rwandaise (APR) avant son retrait de la République Démocratique du Congo en 2002. Certains de ses éléments faisaient partie du local défense de Kalehe du temps de l’administration RCD .Les habitants de Maziba ont dit aux enquêteurs du RFDP qu’ils apercevaient certains d’entre eux lorsqu’ils se rendaient au marché de Katasoma, situé dans les hauts plateaux . La plupart de temps, ces voyageurs étaient soumis à des exactions aux barrières érigées par ces milices.
A l’escale à Katana /centre, le 29 /mai / 2004, en groupement Irambi / Katana, ces insurgés avaient violé plusieurs femmes de la localité de Maziba qui fuyant les incursions des milices rwandaises, passaient la nuit à Katana / centre et regagnaient leur village (Maziba) chaque matin afin de s’adonner à leurs activités quotidiennes.
C’est en faisant cette navette forcée entre leur domicile et leur lieu de refuge que plusieurs d’entre elles ont eu la désagréable aventure de rencontrer les insurgés sur le chemin. D’autres par contre, ont été par ironie du sort, violées dans les maisons où elles étaient cachées. Les domiciles ciblés par les soldats insurgés étaient surtout ceux se trouvant à proximité des résidences de certains chefs des mutins, originaires de Katana / centre.
Le colonel Georges Mirindi,originaire de Katana et allié au général Nkunda batware, a été cité plusieurs fois par les paysans interrogés.
BE. Bi., 45 ans, domiciliée au quartier Murali, localité Maziba, en groupement d’Irambi / Katana et ses amies FA. KA, 30ans et RU.Co, 35ans ont été violée par des soldats qui campaient dans la maison de monsieur Chirunga, proche parent du colonel Georges Mirindi. Les victimes affirment aussi avoir reconnu parmi leurs bourreaux, certains éléments du local défense de la localité de Bushaku, du territoire de Kalehe . Ces derniers étaient commandés par Chanda Cheru, fils de monsieur Cheru de la localité de Kajuchu , groupement d’Irambi / Katana.
A la même date , Jo. Ka. , 19 ans , célibataire résidant dans la localité Maziba , a été enlevée à Katana / centre par deux soldats insurgés qui l’ont conduite de Katana / centre à Kasenyi,( tout près du séminaire de Murhesa), distant de 7 km, auprès d’un commandant insurgé nommé Patrick . Pendant deux jours, la victime a été soumise à une exploitation sexuelle de la part de ce dernier.
Le Réseau des femmes pour la défense des droits et la paix « RFDP » se fait l’écho des femmes de la localité de Maziba, en territoire d’Irambi / Katana qui demandent que les auteurs des violences leur infligées et sont identifiés comme avoir combattu dans les rangs de Laurent Nkunda , soient traduits devant les juridictions compétentes afin qu’ils répondent de leurs actes et ce conformément à l’article 22 du code pénal congolais, alinéa 4. Cet article considère comme complices : « ceux qui connaissant la conduite criminelle des malfaiteurs exerçant des brigandages ou des violences contre la sûreté de l’Etat , la paix publique , les personnes ou les propriétés , leur auront fourni habituellement logement, lieu de retraite ou de réunions ».
Enfin, le RFDP exhorte la population du territoire de Kabare à dénoncer à qui de droit, tous les auteurs impliqués dans la commission des abus des droits humains pendant la guerre de 15 jours, menée par Nkunda Batware et Jules Mutebusi.
Dénoncer toutes violations des droits humains de la personne = contribuer à la lutte contre l’impunité.
