Héritiers de la Justice a participé à la conférence du NEPAD sur la reconstruction post-conflictuelle
Pour un partenariat efficace et durable des pays africains
L’a.s.b.l Héritiers de la justice a participé à la conférence du NEPAD sur la reconstruction post-conflictuelle
Du 13 au 15 octobre 2004, il s’est tenu à Johannesburg en Afrique du Sud, dans l’enceinte du « Convention Centre » de Sandton, un atelier sur la reconstruction suite à un conflit. Les travaux dudit atelier visaient la recherche d’un cadre stratégique entre l’Union Africaine (UA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) en cette période où la plupart des pays africains se trouvent en transition politique vers un état de droit et de justice.
Au total 89 personnalités de marque venus de toute l’Afrique et de l’étranger, dont les représentants personnels du Secrétaire général de l’ONU, Mr Koffi Annan, de celui de l’UA, ceux des institutions internationales et d’une variété des organisations des sociétés civiles locales, nationales, régionales ainsi que des réseaux académiques et des institutions de recherche ont pris part active à ce forum organisé par le Programme Paix et Sécurité du Secrétariat du NEPAD.
Durant trois jours, les participants se sont penchés à l’élaboration d’un cadre stratégique pour la reconstruction en période post-conflictuelle en Afrique.
A cet effet, l’atelier qui, en réalité n’a été qu’une tribune où des partenaires africains et internationaux ont apporté leur contribution en vue de la production d’un document final, susceptible d’être modifié et enrichi au besoin, a été focalisé sur cinq points principaux, à savoir :
- la sécurité
- les droits humains, la justice et la réconciliation
- la transition politique, la gouvernance et la participation
- le développement socio-économique
- la coordination et la gestion
Profondément débattus en carrefours et en séances plénières, ces points ont eu de commun que le cadre recherché devra être cohérent et correspondre avec le mandat, la vision et la mission de l’Union Africaine.
Ainsi, la valeur ajoutée du NEPAD, un des programmes de l’UA , tout en tenant compte du développement économique, relève d’un aspect purement intellectuel orienté vers l’advocacy, l’élaboration des normes, la promotion des recherches sur des questions d’intérêt commun, la facilitation du réseautage, les publications.
C’est dans cette optique que les participants se sont accordés pour recommander à chaque pays de s’approprier ce programme de l’Union Africaine soutenu par l’Assemblée Générale des Nations Unies et dont le rôle primordial consiste dans le travail en synergie à travers le continent, des acteurs politiques, des organisations de la Société Civile, des réseaux économiques, de la communauté internationale.
Ce forum continental, étant ainsi constitué, ses membres pourront construire et renforcer les relations et la collaboration, se consulter et dialoguer sur les mécanismes de reconstruction post-conflictuelle et aborder, à bon escient, d’autres défis majeurs de l’Afrique.
De manière sommaire, la question de la sécurité a été abordée en termes de sécurité humaine, de la transformation positive des Etats africains, de la mobilisation et de la participation de toutes les classes sociales, de l’environnement sécuritaire après les conflits.
Ce dernier aspect a été examiné sous l’angle du processus Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion, Réintégration (DDRRR), les stratégies de réduction des armes légères, la localisation, le retour/rapatriement des personnes déplacées internes et des réfugiés, les infrastructures physiques, les reformes des services d’intelligence, de l’appareil judiciaire et pénitentiaire, des corps de la police et de l’armée, la sécurité alimentaire…
Quant aux questions des Droits humains, de la Justice et de la réconciliation, il a été recommandé que cette approche soit examinée dans un contexte purement africain au lieu de se complaire des standards européens. A cette fin, une mobilisation et une éducation des masses sur la connaissance et l’exercice de leurs droits et devoirs s’avèrent très importantes et urgentes à tous les niveaux de la société. Une attention particulière à été portée sur l’impunité et la réconciliation.
Des mécanismes traditionnels de résolution des conflits devront tourner leur regard sur la justice restauratrice et distributive, l’indépendance te la réforme des appareils judiciaires ainsi que sur le rôle de la Cour Africaine de Justice ; faire la comptabilité des crimes ; tenir compte des réparations en faveur des victimes et promouvoir les Commissions Vérité et Réconciliation.
Abordant la question de développement socio-économique, l’atelier a insisté sur le renforcement des capacités des acteurs, les urgences, les donateurs et les bénéficiaires, la revitalisation des secteurs indigènes, le changement des mentalités et les stratégies de réduction des dettes et de la pauvreté et sur la reconstruction du capital humain.
Tous ces aspects ont été analysés dans l’espace macro-économique et social. Cependant deux défis majeurs sur la mise en route et les moyens de développement des capacités ont demeurés sans réponse.
S’agissant de la coordination et de la gestion de la reconstruction post-conflictuelle, il a été examiné l’interface entre le NEPAD et les structures internationales, régionales, sous-régionales et nationales.
Il ressort de l’examen de ces cinq points que la restructuration de l’Union Africaine (ex-OUA) est une des réponses aux questions du développement de l’Afrique. En fait, il est grand temps pour que les Africains se réveillent et mettent la main sur la pâte au lieu d’attendre de l’aide extérieure. Les Africains devront continuellement s’assurer s’ils ont brisé le cercle vicieux et infernal dans lequel l’héritage colonial les avait enfermés.
