LE PHENOMENE ENFANTS DITS SORCIERS

La crise économique persistante qui accroit la pauvreté au sein de la population et qui est à la base de dislocation de nombreuses familles, des décès précoces des parents favorise l'abandon et le rejet des enfants par les parents continue à créer d'autres groupes des enfants en situation particulièrement difficile tant en milieu urbain que rural dont notamment les enfants qui sont accusés de la sorcellerie.
En outre, l'accusation de la sorcellerie exacerbée par la prolifération des sectes religieux et l'irresponsabilité des parents ainsi que le manque de dispositions légales de protection de l'enfant en RDC, entraîne la torture, le rejet et le stigma voire même la mort de certains enfants.
Ainsi traumatisés et rejetés, les enfants dits sorciers accroissent le taux des enfants abansonnés en général et des enfants de la rue en particulier.
Cette catégorie d'enfants est exposée à plusieurs risques : la soumission aux travaux abusifs, la malnutrition, le viol, les abus sexuels et violences de toutes sortes.

Pour survivre, ces enfants se livrent à diverses activités (les travaux abusifs, la prostitution, le vol, le banditisme) qui affectent leur santé, leur développement physique et mental; c'est ainsi que les filles connaissent des grossesses précoces avec comme conséquence directe le taux élévé de mortalité maternelle et des maladies sexuellement transmissibles à l'instar du VIH/SIDA.
Devant cette situation que le système social est presque incapable de gérer suite au manque d'une politique cohérente de la protection sociale et à l'insuffisance des infrastructures viables pouvant permettre un accès qualitatif aux services sociaux de base et plus particulièrement la pauvreté des familles pour les faire vivre et les envoyer à l'école, certaines structures dont les ONG tentent de faire quelque chose pour y remedier.

C'est dans cette dynamique que s'inscrivent les interventions de l'ONG CAREO (Centre des Abandonnés et de Réintégration des Enfants Orphelins) qui apporte sa modeste contribution depuis plus d'une decennie par l'encadrement et la réinsertion des enfants en situation difficile et en particulier ceux victimes d'exclusion. Un projet visant la réinsertion familiale et socio-éducationnelle de quarante enfants dits sorciers est en cours d'exécution dans le centre CAREO de MbujiMayi dans le Kasaï oriental plus précisement à Tshibombo à plus au moins quinze kilomètres du centre ville sur la route MbujiMayi-Kananga. Ce projet, qui constitue un projet pilote pour tester cette approche, pourra contribuer à l'amélioration des conditions de vie de cette catégorie d'enfants ainsi qu'à leur réinsertion familiale.
Dans la mesure où nous pouvons avoir les moyens, ce projet pourra être expérimenté dans les différentes provinces de la RDC où l'Organisation a des bureaux en dehors de la ville de Kinshasa qui en a été la première bénéficiaire.

L'organisation d'un séminaire des enfants formateurs sur les droits de l'enfant en RDC dont la première s'est tenue à Kinshasa du 1èr au 3 sepembre 2004 s'inscrit dans ce cadre et contribue à la vulgarisation de la convention relative aux droits de l'enfant qui ne l'a pas été suffisament en RDC.