Sud-Kivu:La collectivité-chefferie de Burhinyi en proie des exactions des milices étrangères Interahamwe et FDLR
Depuis le début du mois de septembre 2004, les miliciens Interahamwe et combattants des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) multiplient des exactions sur la population civile abandonnée à son triste sort par les autorités locales dans la collectvité-chefferie de Burhinyi, territoire de Mwenga en province du Sud-Kivu. Ces inciviques tuent, pillent, violent et extorquent des biens aux paisibles populations déjà appauvries par les guerres à répétition qui ont martyrisé la province du Sud-Kivu en particulier et la RD Congo en général.
Des sources dignes de foi indiquent les groupements de Ntondo, Buhogo,Luhuku et tout le bas-Burhinyi sont particulièrement les plus affectés par cette situation. En effet, une taxe surnommée « Taxe Volontaire » équivalant à 1$ américain serait imposée à chaque personne résident dans cette entité. Parmi les contribuables craignant les retombées du refus, l’on cite la famille de monsieur Kabangisirwe, résident dans le groupement Buhogo.
En cas de non payement, de ladite taxe, bien qu’elle se qualifie de « volontaire », la victime, est passée au tabac et autre mauvais traitement. Au nombre des infortunés figure Monsieur Karhere, habitant le village Chishanyi dans le groupement de Nirindja qui a échappé de justice aux balles lui lancées par ces éléments avant de voir son habitation pillée de fond à comble.
Plusieurs autres cas d’extorsion et d’assassinat dans ce terroir sont accrédités au compte de ces bandits de grands chemins qui sont les éléments Interahamwe et FDLR. Dans la nuit du 01/10/2004, Mr Lwanda Samuel Bwalike s’est vu dépouillé de ses 5 chèvres par ces mêmes inciviques. De même, entre le 17 et 24/10/2004, les champs des sieurs Kashidi Kamchira, Yohana Mufabule, Bihamba Lusezire, Chibasa et Balanga Rhendye, tous habitant le groupement Ntondo, ont été récoltés par ces malfrats.
Un corps d’un homme sans tête a été découvert le 22/10/2004 dans un ravin à Bugulube dans le groupement de Ntondo. Les auteurs de ce crime sont supposés être des éléments FDLR.
L’opinion se rappellera que dans ses Nota Bene numéros 99 et 116 respectivement du 21 Août 2001 et du 10 mai 2002, Héritiers de la Justice avait décrié, encore une fois, les multiples violations des droits humains notamment le viol, vol, torture, etc commises par les Interahamwe dans plusieurs localités du même territoire dont Nyamibungu, Kakolekelwa, Kitutu, Lugushwa, Kibe, Lwindi Luhwindja et Mulungu.
Préoccupée par cette situation, Héritiers de la Justice demande au commandant de la 10ème région militaire de prendre des mesures nécessaires en déployant des militaires dans la collectivité-chefferie de Burhinyi pour protéger cette pauvre population, sans espoir ni défense, contre les exactions dont elle est constamment victime.
L’asbl Héritiers de la Justice rappelle de nouveaux aux autorités congolaises que la présence de ces milices dans la province du Sud-Kivu constitue une entrave aux efforts de paix et de sécurité dans la région. D’où la nécessite de les désarmer par force et les reconduire aux frontières de leurs pays d’origine.
D’ailleurs, ces anciens réfugiés qui se sont transformés en combattants sur le sol du pays hôte ne sont plus protégés par les instruments tant nationaux qu’internationaux. Conformément à l’article 33 alinéa 2 de la Convention relative au Statut de réfugiées, peut être reconduit aux frontières un réfugié contre qui il existe « des raisons sérieuses de le considérer comme un danger pour la sécurité du pays où il se trouve ».
Enfin, l’Association invite la population de Burhinyi à prendre courage et à dénoncer toutes les violations dont elle régulièrement victime.
Bukavu, le 06 novembre 2004
Héritiers de la Justice
