Des enlèvements dilués dans le viol, le rançonnement et la torture des civils congolais par des Interahamwe:Des mesures d’urgence s’imposent

Des mesures d’urgence s’imposent

Le 22 janvier 2005 entre 20H00 et 22H00, des Interahamwe ont investi le village Ciruko dans le groupement et territoire de Walungu et enlevé messieurs Médard Bugandwa, chef de chapelle de Ciruko, Matabaro Nyange, âgé de 24 ans et fils de monsieur Nyange Mungu-Akonkwa, directeur de l’école primaire Muhungu et deux fils de monsieur Nziraboba, en l’occurrence messieurs Naluhaze Nziraboba et Safari Nziraboba. Les ravisseurs ont sommé les victimes ont de transporter les biens ravis jusque dans une forêt jouxtant le groupement de Kaniola. Il s’agit de 5 vaches, 3 chèvres, 10 lapins, et 10 poules appartenant à la famille Nyange Mungu-Akonkwa et 2 autres vaches pillées chez monsieur Rugemanizi Kapanga. Peu après cet enlèvement, monsieur Médard Bugandwa a été assassiné par ses ravisseurs. Après avoir subi de nombreux sévices corporels, monsieur Naluhaze Nziraboba a été relâché en vue d’aller récolter auprès des proches la somme de 300 $US exigée par les ravisseurs Interahamwe comme rançon. Le délai pour la remise de la fameuse somme était fixé à 10 H00 durant la journée du 25/01/2005. Il y a de quoi craindre pour la vie des victimes.

Il faut noter que les enlèvements similaires deviennent monnaie courante dans le territoire de Walungu.. Dans la plupart des cas, les auteurs de tels coups violent les femmes et les jeunes filles avant d’exiger une rançon forfaitaire pour la libération de leurs victimes, faute de quoi, ils exécutent ces dernières sans aucune forme de procès.

Notons à ce sujet que le vendredi 21 janvier 2005, vers 20H00, 8 personnes de Tchosho, village Nyamarhege en groupement de Kaniola, territoire de Walungu ont été enlevées par les Interahamwe. Il s’agit des sieurs Maheshe Sakidoki, Bahati Kahamnure, Murega, Joseph Ntububa et Bahune Kahunga et des mesdames nommées sous les initiales FMM, NMZ et MKK flanquée de sa fille âgée de 6 ans. Le lendemain, monsieur Joseph Ntububa a été tué tandis que toutes les personnes de sexe féminin ont été violées. Pour éviter le pire, les survivants ont dû se plier aux exigences de leurs ravisseurs, en payant notamment une rançon de 300 $US

Egalement, sans préjudice de date certaine, en décembre 2004, monsieur Xavier Maheshe âgé de 17 ans, résidant au village Cimbulungu, dans le groupement de Kaniola, en territoire de Walungu a été enlevé en compagnie de son beau-frère Mbatanya Nnasinde et son épouse, et ses 2 enfants ainsi que mademoiselle S. âgée de 17 ans et tous ont été acheminés dans la forêt de Mugaba vers Nindja en territoire de Kabare. Ils ont été fouettés et blessés aux couteaux et, au même moment, cette demoiselle a été violée et fracturée aux bras.

Après deux jours de captivité, les victimes ont dû payer, pour leur libération, un montant de 400 $US, fruit d’une collecte auprès des proches et des connaissances restés au village.

D’après certaines sources, les auteurs de ces enlèvements agiraient de connivence avec quelques jeunes gens du terroir. Des informations dignes de foi et en notre possession, nous apprenons, par ailleurs, qu’au retour de captivité, les otages sont astreints par les proches et les connaissances de rembourser les frais collectés pour leur libération. Ce qui pourrait être à l’origine d’un conflit entre les « bienfaiteurs circonstanciés » et les « otages libérés » du fait que ces derniers, paupérisés par la guerre, ne peuvent, pour la plupart, obtenir les sommes dues. Certains observateurs font remarquer que les enlèvements des civils continuent à se perpétrer malgré le déploiement depuis le dernier trimestre de l’an 2004 dans ce territoire des troupes supplémentaires des FARDC appuyées par la Brigade du Kivu de la MONUC. Tout en saluant cette initiative, il y a lieu de noter que la récurrence des crimes et enlèvements des populations nécessitent une action encore plus musclées pour en finir, une fois pour toutes, avec ces ravisseurs.

A ce sujet, Héritiers de la Justice rappelle que des éléments rebelles burundais conduits par le tristement célèbres Eugène Bitagy’umunyu des Forces Nationales de Libération (FNL) qui étaient basés dans la Plaine de la Ruzizi s’étaient pendant un long moment distingués dans l’incendie des villages entiers et le kidnapping suivi de tueries des congolais en cas de non paiement de la rançon exigée. Mais le 02/12/2003, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont mis ces forces négatives hors d’état de nuire. Et, depuis, on ne parle plus d’enlèvements dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Pourquoi cet exploit ne peut-il pas être réédité ailleurs, notamment dans le territoire de Walungu.

L’asbl Héritiers de la Justice lance un appel urgent aux autorités à tous les niveaux pour initier une action de grande envergure afin de sauver les personnes qui sont encore retenues en captivité par ces Interahamwe et de juguler toutes les exactions auxquelles ces derniers recourent de plus en plus, au mieux, pour gagner de l’argent et, au pire, pour commettre des tuer

26.01.2005


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