La population du Quartier Nyakabere Ier fuit les représailles de la part des militaires

Les habitants du Quartier Nyakabere 1er de la Cité de Sange dans le territoire d’Uvira, province du Sud-Kivu sont, depuis hier dimanche 23/01/2005, contraintes par les militaires Congolais d’abandonner les maisons. Ces militaires sont de la compagnie locale dirigée par le Commandant surnommé « Américain » du bataillon de Sange sous les ordres du Capitaine Koffi.

Plusieurs sources sur les lieux indiquent que ce déplacement général des populations civiles est consécutif à des représailles dont celles-ci sont l’objet de la part de ces militaires à la suite de la foudre qui a frappé leur position. Les mêmes sources annoncent la mort d’une épouse d’un militaire non autrement identifiée et quelques tombés évanouis.

Consécutivement à cette décharge électrique de l’atmosphère, ces hommes en armes ont immédiatement accusé ces populations d’être à la base « des foudres » qui les malmènent depuis le début du mois oubliant qu’eux-mêmes ont contribué sans pitié à l’abattage de toutes sortes d’arbres dans cette contrée géographique. En effet, cet incident fait suite à un autre survenu au camp de Kabunambo, non loin de Sange, où plusieurs cabanes des militaires ont été incendiées, spécialement celles servant de dépôt aux denrées agricoles que les militaires pillaient des champs appartenant à la population.

L’on se souviendra que les populations et les ONG ont tant décrié les comportements contre nature de certains militaires congolais basés dans la plaine.

Au nombre d’actes de représailles, l’on signale la séquestration et le traitement humiliant et dégradant du Chef de Quartier et les membres du collège des sages, ainsi que le rabattement sur les biens du paysan, notamment le petit élevage. Parmi les victimes, nos sources notent les sieurs:

- Baruti : 3 chèvres,

- Kahano : 1 chèvre,

- Kabaka Masesero, ex Chef de Cité de Sange : 1 chèvre,

- Divin : plusieurs effets de la maison, …

Constatant que certains hommes de troupes s’écartent de plus en plus de la mission leur dévolue à savoir la protection des personnes et de leurs biens, l’association Héritiers de la Justice, comme ces populations victimes, se questionne sur l’impunité que continuent à jouir de la part de la hiérarchie militaire et du gouvernement congolais de Transition ces tortionnaires des civils malgré les multiples rapports et lettres de cri d’alarme leurs adressés.

C’est pourquoi elle demande de nouveau que des enquêtes impartiales soient menées sur ce cas et ceux décriés auparavant afin que soient traduits en justice les auteurs présumés et que les coupables soient sanctionnés conformément à la rigueur de la loi. L’association estime qu’une application efficace de la justice est l’un des moyens de base pour réprimer les fautes et réconcilier, par la suite, les militaires et les civils.

Bukavu, le 24.01.2005


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