Deux signaux de paix à encourager dans les Grands Lacs africains:Les FDLR déclarent renoncer à la lutte armée -Les FNL veulent négocier avec le gouvernement
Depuis le mois de mars dernier, deux mouvements armés rwandais et burundais en rébellion contre leurs gouvernements respectifs, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et les Forces Nationales de Libération (FNL) aile d’Agathon Rwasa, procurent, par leurs déclarations, l’espoir d’un retour proche de la paix dans les pays et la Région des Grands Lacs africains.
Le 31 mars 2005 les rebelles des FDLR ont déclaré, par la bouche de leur Président , Docteur Ignace Murwanashaka, qu’ils renonçaient à la lutte armée contre la Rwanda. C’était à l’issue des négociations, tenues à Rome en Italie sous l’égide de la Communauté catholique de Sant Egidio, avec une délégation de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans la même déclaration, ils condamnent le génocide de 1994 ainsi que tous les massacres et crimes qui se commettent dans la région et expriment le vœu du mouvement de voir tous les réfugiés rwandais rentrer, rapidement et dans l’ordre, au bercail.
Quant aux rebelles des FNL, dernier mouvement armé contre le pouvoir au Burundi, un porte-parole a renouvelé, ce mardi 12 avril 2005, que le mouvement acceptait de négocier, directement et sans condition, avec le gouvernement en place et non avec « l’armée monoethnique Tutsi ». Auparavant annoncée à la Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies au Burundi et N° 1 de l’ONUB, Mme Caroline Makasky, cette volonté a été exprimée à Dar-es-Salam au cours des consultations avec les négociateurs Tanzaniens.
Ces deux rébellions armées, burundaise et rwandaise, ont été ou sont une source des relations tumultueuses entre les pays des grands Lacs : d’une part, la RD Congo qui les avait accueillis ou les héberge encore sur son sol, et d’autre part, ses voisins le Burundi et le Rwanda. Ici et la-bas, les éléments de ces forces ont été responsables des graves violations des droits de l’homme notamment des tueries, des viols des femmes et des filles, des pillages, des prises d’otages, …
Ce changement positif des exigences de ces deux mouvements rebelles est, certes, un résultat de plusieurs facteurs combinés : l’usure, la diplomatie agissante menée par les acteurs politiques régionaux et internationaux, …
Les populations du Sud-Kivu en particulier et de la RDC en général saluent ce tournant encourageant des positions desdits groupes armés étrangers qui s’offre comme une opportunité dans le processus de pacification, de sécurisation et de démocratisation pour les pays de la région des Grands Lacs africains.
C’est pourquoi, faisant sien le communiqué du Conseil de Sécurité de l’ONU rendu public le mardi 12/04/2005 par son Président, l’Ambassadeur de la République de Chine à l’ONU, Wang Guangya, la population du Sud-Kivu exige à tous les chefs militaires et politiques de ces mouvements de traduire en actes leurs déclarations significatives.
L’asbl Héritiers de la Justice attend de la part des éléments de ces groupes, en signe rassurant de bonne foi, notamment la cessation effective de toutes les activités militaires et avilissantes contre les Congolais, leur soumission au désarmement volontaire par la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), la fin des kidnappings des civils et la libération sans condition et sans délai de ceux qui sont encore détenus en otage, l’arrêt de toute exploitation illégale des ressources naturelles du Congo, …
L’Organisation invite les autres bandes armées rwandaises Interahamwe et Rasta encore présentes au Congo à faire preuve de leur attachement à la paix en emboîtant le pas des FDLR.
Convaincue que le retour à une paix durable est aussi tributaire de la lutte contre l’impunité, Héritiers de la Justice demande à la Communauté Internationale d’exiger des Chefs de ces groupes armés burundais et rwandais la coopération avec la justice congolaise et internationale pour que ceux de leurs hommes qui se sont rendus coupables des crimes contre l’humanité et de violations graves des droits de l’homme au Congo Démocratique qui, bon gré mal gré, les a gardés, ne soient amnistiés mais qu’ils répondent de leurs actes le moment venu.
Elle salue les diplomaties régionale et internationale qui s’activent pour que la paix, la sécurité, la démocratie et le développement se concrétisent dans la région des Grands-Lacs qui vient de réaliser plus d’une décennie de crise armée très meurtrière et destructrice.
Fait à Bukavu, le 14/04/2005
Héritiers de la Justice
