Journée internationale de la liberté de la presse: OLPA pour une presse africaine libre, légaliste et prospère

La communauté internationale célèbre ce 3 mai 2005, la journée internationale de la liberté de la presse placée sous le thème: "Médias et bonne gouvernance". Cette commémoration coïncide avec le premier anniversaire d'existence et du démarrage d'activités de l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA).
Le Comité exécutif de ce réseau d'experts juristes et journalistes bénévoles qui se vouent régulièrement à la défense et à la promotion du droit d'informer et d'être informé, saisit cette opportunité pour rendre un hommage mérité à tous ceux qui, de près ou de loin, n'ont ménagé aucun effort pour défendre, promouvoir et protéger cette liberté essentielle à une véritable démocratie.
Le lourd tribut payé par la presse pendant l'année 2004, la plus meurtrière pour les journalistes du monde entier depuis 1994, pousse à dire que la liberté de la presse a été soumise à rude épreuve durant l'année dernière.
En effet, plusieurs journalistes ont trouvé la mort dans l'exercice de leur métier ou parce qu'ils l'ont exercé. La plupart d'entr'eux a perdu la vie dans le bourbier irakien et d'autres demeurent encore la cible des hommes sans scrupules, et nous pensons aux professionnels des médias en captivité dans ce pays occupé par les forces de la coalition. Il en est ainsi de Florence Aubenas, journaliste au quotidien français Libération qui totalise avec son guide irakien Hussein Hanoun 118 jours de captivité. Marie-Jeannne Lon et Sorin Dumitru, respectivement journaliste et caméraman à la chaîne de télévision romaine Prima Tv ainsi qu'Eduard Ovidiu Ohanesian du quotidien privé Romania capturés depuis le 28 mars 2005.
OLPA témoigne sa solidarité à ces journalistes qui ont bravé la guerre, les prises d'otage, le terrorisme pour informer le monde.
L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique considère la prise d'otage de journalistes comme une méthode de lâcheté à laquelle recourent des hommes sans foi ni loi pour réduire au silence la presse libre. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une violation flagrante des lois et coutumes de la guerre.
OLPA considère les journalistes en mission de travail dans les zones de conflits armés comme des personnes civiles protégées par les Conventions de Genève, dès lors qu'ils n'entreprennent aucune activité susceptible de les identifier comme une des parties belligérantes. Il souhaite en même temps, que les attaques isolées contre les journalistes ou les maisons de presse, en période de conflit armé à caractère international ou non international soient considérées comme des crimes de guerre, et leurs auteurs doivent être recherchés et déferrés devant la Cour pénale internationale (CPI), juridiction permanente de Nations Unies chargée de la répression des crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et du génocide.
Le Comité exécutif de l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique témoigne, en outre, sa solidarité à une centaine de journalistes emprisonnés dans le monde, au moment de la célébration de cette 15ème journée internationale de la liberté de la presse.
En ce qui concerne particulièrement le continent Africain, la situation de la presse reste aussi préoccupante dans plusieurs régions du continent. La condamnation par la justice marocaine du journaliste Ali Lmrabet, la disparition en Côte d'Ivoire du franco-canadien Guy-André Kieffer, l'assassinat en Gambie de Deyda Hydara ainsi que le harcèlement de la presse au Congo-Kinshasa, en Zambie, au Zimbabwe, Togo, Niger,…prouvent à suffisance que le métier de journaliste en Afrique demeure encore périlleux pour ceux qui ont du courage de l'exercer.
Raison pour laquelle OLPA lance un vibrant appel aux dirigeants et gouvernements africains pour que ces derniers mettent sur pied des mécanismes visant à protéger la presse et à favoriser la liberté d'expression, gage de la bonne gouvernance et de la démocratie.
Enfin, la communauté internationale est invitée à apporter son soutien à la presse africaine afin qu'elle devienne réellement une presse légaliste, prospère et susceptible de contribuer à l'avènement d'une véritable démocratie en Afrique.