"Eldorado" plaide " DOT UNIQUE"!

I. OU EN SOMMES-NOUS ?

Jadis, dans nos société traditionnelles, nos aïeux ses mariaient au prix de sel , de sucre … et bien d’autres symboles .Il ne nous a jamais ét2 conté que seulS les nantis avaient la facilité de se marier.

Dans bien de cas, pour un jeune homme il suffisait d’être adulte, de construire sa case ,de savoir chasser ou pêcher …. Pour avoir droit à une femme ; d’ailleurs, il arrivait souvent que la famille constitue la dot pour le jeune homme sans que ce dernier ait à débourser quoi que ce soit. Nos ancêtres comprenaient donc fort bien que le mariage est sacré, le fondement de la famille, donc de la société ,et qu’ils ne pouvaient absolument pas en faire « le domaine réservé » d’une caste.

Ces habitudes, même si elles ont subi quelques modifications, sont encore en vigueur aujourd’hui ,du moins dans nos villages .Dans les milieux urbains ? particulièrement dans la ville de kinshasa, c’est la loi de jungle : chaque parent ,chaque famille , fixe sa dot selon le bon plaisir de sa volonté. Ainsi ,alors que le revenu journalier des congolais est inférieur à 0,24 $, on voit des factures de dot qui s’élève à 1000 ,2000, 3000$….C’est la KINOISERIE : copier son voisin Mukongo même si on est Muluba…

Qui paie les frais de tels comportements ? Notre société ,notamment les jeunes !

Qui est responsable d’une telle situation ?Les gouvernants !

Il est temps de réagir.
« Les coutumes ont été élabore par l’homme et il appartient aussi à l’homme de les changer. »

II. LA DOT : QUE DIT LA LOI ?

L’ article 363 du code de la famille , promulgué en 1987 et reconduit en 1999, dit :

« La dot ne peut dépasser la valeur maximale fixée par ordonnance du président du mouvement populaire de la révolution , Président de la république, prise sur proposition des assemblées régionales »

Pourquoi cette loi n’a –t-elle jamais été appliquée ?

Notre pays est membre de l’organisation des Nations Unies. Il est donc signataire de la plupart d’instruments internationaux consacrés aux droits de l’homme et s’est engagé à respecter les droits suivants :

-les droits à l’égalité et le droit d’être libre de toutes les formes de discrimination : Comment est-il possible dans un pays que certaines personnes aient la facilité de se marier et pas d’autres ?
-le droit au respect de la vie privée : chaque personne majeure ne devrait-elle pas avoir le droit de ne pas subir d’immixtion arbitraire dans sa vie privée, même en ce qui concerne le mariage ?

-le droit à la liberté de pensée : Qui a le droit de s’opposer arbitrairement au choix d’une personne de se marier, au nom d’une coutume qui n’existe pas ?

-le droit à l’information : Qu’attend le législateur congolais pour élaborer et vulgariser la convention relative à la dot en y incluant la liste des biens pour chaque coutume ?

-le droit de choisir ou non de se marier et de fonder et de planifier une famille : lorsqu’un parent exagère arbitrairement à la dot de sa fille, ne s’oppose –t-il pas implicitement à ce droit-ci ?

Beaucoup d’autres droits peuvent appuyer cette idée.

Le pouvoir publique congolais ne devrait-il pas veiller à l’ application et au respect de ces lois ?

La communauté internationale n’a –t-elle pas le devoir de faire pression sur les décideurs congolais pour l’application de ces lois ?

Les jeunes congolais n’ont –ils pas le droit de revendiquer l’application de ces lois ?

Et le reste de la population n’a t-elle pas le droit de les soutenir ?

« Dès lors qu’un citoyen prend conscience que les lois qui régissent sa société sont injustes et arbitraires, il a le devoir de se révolter et revendiquer » (GANDHI)

III. LES MEFAITS DE LA KINOISERIE

Nous l’avons dit plus haut : la Kinoiserie est cette mentalité , tant répandue à Kinshasa, qui incite les parents à exagérer la dot sens tenir compte de leurs coutumes et de la loi, et par esprit mercantile. Ils chosifient la jeune fille.

Cette pratique devenue monnaie courante ,a entraîné de graves conséquences sur notre société et sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes congolais :

1. La Kinoiserie ,une des conséquences de la non-application de l’article 363 du code de la famille, est une violation flagrante du droit de la personne .

2. cette situation accroît la vulnérabilité des jeunes au VIH/SIDA :

Au Congo, lorsque deux jeunes ne sont pas mariés, ils ne prennent pas leur engagement au sérieux. Et lorsque de surcroît une dot exorbitante vient s’ajouter, les jeunes ont tendance à changer de partenaire. Or, nous le savons bien, les jeunes sont actifs sexuellement, ne sont fidèles au préservatifs qu’au début de leur relation, et qu’ils n’ont pas acquis l’habitude de tests de dépistage.
3. cette situation dévalorise la femme :

elle est perçue comme marchandise dont l’homme peut user à sa guise.

4. Cette situation favorise la recrudescence des filles-mères, d‘enfants illégitimes et d’enfants abandonnés :

puisque notre société condamne encore les rapports pré conjugaux, les jeunes hommes ont souvent tendance à nier et/ou à abandonner les jeunes filles qu’ils engrossent. Ces dernières, abandonnées à elles-mêmes , sont souvent incapables d’assurer l’encadrement nécessaire à leurs progénitures et sont poussées à les abandonner à leur tour.

Au cas contraire, la fille devient plus vulnérable qu’avant à l’exploitation sexuelle pour assurer la survie de son rejeton, et c’est la pauvreté qui s’accroit

5. Cette situation accroît le taux d’avortements mortels :

la loi congolaise interdit l’avortement.
Or pour échapper aux nombreuses tracasseries qu’une grossesse hors mariage entraîne, la jeune fille est souvent amenée à se faire avorter… en cachette, au péril de sa vie…

Nous n’avons cité que les conséquences qui avaient un lien direct avec nos objectifs, mais il y en a bien d’autres et non des moindres !

IV. QUELQUES VALEURS A RETENIR

Voici quelques valeurs que nous estimons nécessaire de prendre en compte lorsqu’on veut parler de la dot :

1. le mariage est sacré

c’est par le mariage que se fonde la famille, socle de notre société. On ne peut donc en faire un commerce.

2. Valeur symbolique

La dot est une expression d’amour et de considération à l’endroit de la femme et de reconnaissance aux parents de celle-ci. Elle ne peut donc être considérée comme une compensation aux sacrifices consentis par les parents pour l’encadrement de leur fille. Elle devrait être symbolique et accessible à tous.

3. Liberté de choix

On se marie pour les meilleurs et pour les pires, et le choix du conjoint est orienté par l’amour .On devrait par conséquent respecter la liberté de chacun de choisir son conjoint.

4. Liberté de tout jugement

La responsabilité d’un homme ne peut être évaluée par rapport à la dot. Nul ne peut donc être jugé irresponsable ou incapable parce qu’il n’est pas en mesure de s’acquitter d’une dot qui dépasse ses moyens.

5. Partenariat avec les parents

Les parents ont le devoir d’orienter et de conseiller leurs enfants quant à ce qui concerne le choix du conjoint, et non pas leur imposer leur volonté.

V. CE QUE NOUS VOULONS

- Nous voulons que le président de la république, en accord avec le parlement, fixe, conformément à l’article 363 du code de la famille, la valeur maximale de la dot à ne pas dépasser, et ce en tenant compte des réalités socioéconomiques de notre pays.

- Nous voulons que le législateur congolais publie une convention relative à la dot, dans la quelle seront inscrites les listes des effets de mariages pour chaque coutume.

VI. SOUTENIR LE MANIFESTE

Le manifeste de MOKALI est un appel au soutien. Il a été élaboré par un groupe des jeunes, âgés de 18 à 35ans, pour amener la population, y compris les décideurs et les jeunes eux-mêmes à s’impliquer et à soutenir le plaidoyer DOT UNIQUE pour l’application de l’article 363 du code de la famille et pour le changement des mentalités de la population sur la dot.

Vous pouvez participer et soutenir cette campagne de plusieurs manières :

-D’abord en signant votre soutien au manifeste

-Ensuite en contribuant financièrement, matériellement, physiquement ou moralement à la réalisation de cette campagne.

- Enfin, vous pouvez aussi influencer votre voisin, votre chef, votre ami… pour qu’il signe et contribue.

Nos coordonnées :

E-mail : eldorado_ong@yahoo.fr

Tel : (+243) 98 42 31 54

Bureau (provisoire) :
av.Misani n° 123 quartier Malonda, Commune de Kimbanseke, Route Mokali Kinshasa/ RDC