Cri d’alarme des femmes membres du comité d’Alerte pour la Paix « CAP » du territoire de Walungu face aux énième massacres perpétrés dans le groupement de Kanio

Cri d’alarme des femmes membres du comité d’Alerte pour la Paix « CAP » du territoire de Walungu face aux énième massacres perpétrés dans le groupement de Kaniola par les éléments du front Démocratique pour la Libération du Rwanda « FDLR » et « Rasta » en date du 9 octobre 2005.

Pendant que nos consoeurs à travers le monde et dans le reste de notre pays ont commémoré le 15/10/2005 la journée mondiale de la femme rurale dont le thème était : « la sécurité du monde rural pour combattre les inégalités, atteindre la sécurité alimentaire et faciliter le déroulement des élections » dans l’allégresse, nous femmes, membres du Comité d’Alerte pour la Paix en particulier, accompagnés par le Réseau des Femmes pour la défense des Droits et la Paix « RFDP » et toutes les femmes du territoire de Walungu en général, exprimons à la face du monde notre ressentiment devant les massacres perpétrés par les milices rwandaises FDLR et Rasta sur la population du groupement de Kaniola en date du 9/10/05.

Ce récent génocide qui passe par les fusillades, les armes blanches et les viols des femmes et de jeunes filles et qui vient d’endeuiller plus d’une famille fait suite à une série des massacres des populations commis par les mêmes éléments dans plusieurs groupements du territoire de Walungu sans oublier celui de Nindja en territoire de Kabare.

La dénonciation de l’état d’insécurité persistante dans le territoire de Walungu entretenu par les mêmes auteurs est devenu le cheval de bataille des femmes, membres du CAP de Walungu.
C’est dans cette optique que nous avons eu à échanger avec les responsables de différentes sections de la MONUC, le 4 mars 2005 lors du dialogue entre les femmes de Kaniola et la MONUC à l’occasion des préparatifs de la Journée de la Femme « JIF ».
Au cours de ce dialogue, les femmes avaient un accent particulier sur les viols et violences dont elles sont victimes de la part des milices rwandaises présentes dans leur milieu.

Avec les autorités locales, les échanges ont toujours portés sur la sécurisation de la population de Walungu dont les femmes et les enfants sont les principales victimes.

Diverses recommandations étaient ressorties de ces dialogues et autres réunions officielles aux quelles nous avons participé qui recommandait à nous femmes membres du CAP d’accompagner la MONUC dans la forêt pour libérer nos filles détenues par les FDLR et RASTA.
Mais le jour convenu, nous avons été dispersées devant le siège de la MONUC/ Walungu par les forces de l’ordre de la place.
Pour nous femmes membres du comité d’Alerte pour la Paix, les actes criminels de ces forces négatives traduisent leur volonté délibérée d’exterminer les populations de cette contrée et de déstabiliser le bon déroulement des élections en République Démocratique du Congo.

C’est pourquoi pour garantir une chance à ce processus nous demandons :
1° au président de la république
- de concrétiser sa déclaration du 16 mai 2005 à l’occasion de l’adoption officielle du projet de constitution de la 3ème République par les 2 chambres du parlement où lui même a jugé inadmissible la situation qui se passe à Kaniola en particulier et en territoire de Walungu en général.

2° au gouvernement congolais :
- de rapatrier sans condition les forces négatives rwandaises dans leur pays d’origine.

3° Aux forces armées de la République démocratique du Congo
- de jouer leur rôle de protection de l’intégrité du territoire national et de la population congolaise.