Le 10e jour du procès aux multiples facettes:VERS LE DÉBUT DU GRAND DÉBALLAGE
Débutée vers 10H00, l’audience de ce vendredi 9/12/2005 dans le procès Pascal Kabungulu Kibembi, a vu défiler à la barre les prévenus Capitaine Gaston Sangba ainsi qu’une foule nombreuse des témoins, à savoir des militaires les Caporaux Désiré Ndagano, Emedi Tambwe ; des officiers : le Major Mananga, T2 à la 10è Région Militaire ainsi que le Major Jacques Lusengo, Commandant de la 1051è Bataillon de la 105è Brigade ainsi qu’une civile, madame Feza Buhendwa. Le moins que l’on puisse dire, c’est que de différentes dépositions de ce jour, l’opinion estime que l’on se dirige vers le début du grand déballage.
Tout est parti de la déposition des témoins Désiré Ndagano et Emedi Tambwe. Selon le Major Mananga, ceux-ci sont considérés comme ayant tué monsieur Pascal Kabungulu Kibembi à la faveur d’une évasion de la prison centrale où ils étaient écroués. Ceux-ci clament leur innocence dans cet assassinat parce que, d’après eux, ils n’étaient pas en détention à la prison centrale dans la nuit où monsieur Pascal a été assassiné pas plus qu’ils n’étaient dans la ville de Bukavu durant la même période.
D’après eux, ils ont été arrêtés l’un et l’autre à différents endroits par des éléments des FARDC sous le commandement de la 105è Brigade qui les ont traînés jusqu’au bureau du Colonel Thierry Ilunga, Commandant de la 105è Brigade. Après les avoir mis dans un cachot et soumis à des intimidations, le Colonel Thierry Ilunga leur aurait annoncé l’assassinat de l’activiste des droits humains Pascal Kabungulu et leur aurait demandé de l’aider dans la recherche des auteurs de ce crime au motif que ces gens connaissent les grands bandits à main armée vivant dans la ville de Bukavu. Cet officier leur aurait proposé la somme de 2000 $US et la possibilité de quitter le pays une fois ce service rendu. Devant le refus catégorique de Emedi et Désiré, le Colonel Thierry est sorti puis il est rentré dans l’après-midi, accompagné d’une dame, en l’occurrence Madame Feza Buhendwa. Il a aussitôt dit aux deux militaires que, comme ils ne veulent pas lui rendre service, ils seront poursuivis dans une affaire dont madame Feza serait la plaignante. Ce serait à partir de là qu’est né le montage selon lequel Emedi et Désiré ont été attrapés à Muhungu La Voix, quartier Ndendere en commune d’Ibanda à l’issue d’un vol chez madame Feza. Ils lui auraient ravi, après menaces, une somme de 40 $US. Ils auraient demandé à madame Feza de renchérir sinon ils la traiteraient de la même manière qu’ils ont traité un autre individu résidant une avenue située dans les parages de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP)/Bukavu.
Qui dit vrai et qui ment ? Nul ne le sait encore. Toujours est-il que pour être incarcérés, les deux sieurs n’ont pas été entendus sur P.V. par les services militaires compétents. Egalement, le rapport qui a été déposé à ce sujet auprès du Ministère public quant à ce fait seulement état de 3 préventions à leur charge. Il s’agit du vol à main armée, la violation des consignes et l’association de malfaiteurs. Ce rapport ne fait nullement allusion à la prévention d’assassinat. Ces deux personnes ont été inculpé pour les 3 préventions sus indiquées et un rôle du ministère public a été ouvert à leur charge.
On attend la séance de lundi 12/12/2005 pour en savoir un peu plus avec la comparution du Colonel Thierry Ilunga qui a été invité à ce sujet.
A suivre…
