OLPA satisfait après la libération du journaliste Patrice Booto Luafa à Kinshasa

L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, exprime sa vive satisfaction après la remise en liberté de Patrice Booto Luafa (43 ans), éditeur du trihebdomadaire "Le
Journal" et son supplément "Pool Malebo", paraissant à Kinshasa, le 3 août 2006.

Après neuf mois de détention, Patrice Booto Luafa a quitté l’enceinte du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) le 3 août 2006 en début de soirée.

Cette libération intervient une semaine après le verdict en appel du Tribunal de Grande instance de Kalamu qui l’a condamné le 27 juillet 2006 à
six mois de prison ferme et au paiement d'une amende de 200 000 francs
Congolais, l’équivalent de 500 dollars américains, confirmant ainsi le jugement rendu par le Tribunal de paix de Kinshasa le 30 mai 2006.

OLPA salue cette libération bien que tardive, et invite les institutions de la R.D.Congo à mettre tout en œuvre pour une réduction sensible des peines d’emprisonnement à l’endroit des professionnels de la presse.
OLPA exhorte les médias et les professionnels à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur métier afin éviter d’avoir maille à partir avec la justice.

Background :

Le Procureur de la République près le Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu a attaqué le jugement rendu le 30 mai 2006 par le Tribunal de paix de Kinshasa/Assosa, condamnant Patrice Booto Luafa à une peine de prison de six mois et au paiement d'une amende de 500$ Us.

Le 2 juin 2006, alors que le journaliste s'était déjà acquitté de l'amende due au Trésor public et des frais de justice dans le meilleur délai, il a été surpris par la signification d'un appel interjeté par le Procureur de la République qui a estimé que le Tribunal de paix n'avait pas condamné Patrice Booto pour tous les trois chefs d'accusation mis à charge, en refusant de retenir l'infraction de diffusion de nouvelles fausses.

Le journaliste a été déferré le 22 mai 2006 devant le tribunal de paix, accusé par l’organe de la loi d’avoir jeté l’opprobre et le discrédit sur les institutions du pays et le Chef de l’Etat, en publiant des « fausses » informations dans les éditions de Pool Malebo du 15 septembre 2005 et le Journal du 16 septembre 2005, selon lesquelles le gouvernement congolais aurait fait un don de trente millions de dollars Us à l’épiscopat de la République de Tanzanie pour son secteur éducatif, et qu’un membre influent du gouvernement congolais aurait détourné 80 bus au profit d’une compagnie privée installée dans ce même pays.

Le Ministère public avait requis une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 1000 dollars Us.

Il a été arrêté le 2 novembre 2005 et déféré devant la Cour de Sûreté de l’Etat dissoute le 18 février 2006. L’affaire a été instruite et prise en délibéré le 14 février 2006.