OLPA craint pour la sécurité d’un journaliste menacé à Kinshasa
L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, est inquiet par les menaces subies par Germain Kadima, journaliste au quotidien le Phare, paraissant à Kinshasa, le 4 août 2006.
Germain Kadima a reçu un appel téléphonique provenant du sculpteur Liyolo le 4 août 2006 en début de soirée. Ce dernier s’est plaint d’avoir été cité nommément dans un article intitulé : « Procès Ngyke : 4 gros poissons du PPRD réclamés », paru dans l’édition n°2889 du Phare du 27 juillet 2006.
Cet article a été signé par Germain Kadima qui a couvert 24 heures plutôt l’audience publique du Tribunal militaire de garnison relative à l’assassinat du journaliste Franck Ngyke Kangundu du quotidien la Référence Plus et son épouse Hélène Paka.
Dans son article, le journaliste a rapporté les propos des avocats des parties civiles et de la défense qui exigeaient la comparution des membres du parti du chef de l’Etat sortant Joseph Kabila (PPRD) devant le tribunal militaire. Parmi les personnalités citées, il y a notamment Théophile Mbemba Fundu (actuel ministre de l’Intérieur), Marie-Ange Lukiana (secrétaire générale adjointe du PPRD), son mari Lukiana (enseignant à l’université de Kinshasa) et Maître Liyolo (le sculpteur).
Proférant des menaces téléphoniques au journaliste, Liyolo a exigé les preuves de son appartenance au parti de Joseph Kabila. Germain Kadima a pour sa part demandé au sculpteur de rencontrer l’avocat qui l’a cité au cours de l’audience publique.
De ce qui précède, OLPA condamne la démarche de Liyolo tendant à proférer des menaces contre un journaliste qui a effectué son reportage comme il se doit. Il s’agit là d’une violation flagrante de la liberté de la presse qui est garantie par la loi congolaise.
OLPA rappelle à l’artiste Liyolo que la loi prévoit une panoplie des mécanismes, dans le cas où un lecteur se sentirait lésé par un article. Il ferait mieux de recourir à une de ces voies pour obtenir éventuellement réparation.
En menaçant ouvertement le journaliste, Liyolo prend la responsabilité de répondre de tout acte qui porterait atteinte à l’intégrité physique du journaliste ou de l’un de ses proches dans un proche avenir.
L’autorité publique est invitée à prendre les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité du journaliste.
