Selon plusieurs observateurs: le climat électoral à la base de la violation des droits de l’homme en RDC
La situation sécuritaire en RDC reste précaire, à la lumière des révélations faites par la mission de l’ONU en RDC, lors de son point de presse du mercredi. Ceci explique la multiplication des violations des droits de l’homme.
A Geti, dans le territoire d’Irumu, Ituri, (Province orientale), des cas de viol des femmes qui allaient aux champs sont signalés. Des éléments des Forces armées de la R.D.Congo qui ont imposé un périmètre sécuritaire à deux kilomètres de Geti, sont mis en cause.
Au Nord Kivu, trois personnes ont trouvé la mort et 32 grièvement blessées à la suite des affrontements entre les éléments de la 83ème brigade et ceux de la 9ème brigade intégrée le 5 août.
Au Sud Kivu, les Interhamwe et les FDLR ont enlevé deux filles à Kanyola, avant de tuer un militaire et un civil à Bunyakiri.
A Kinshasa, plusieurs actes sont rapportés dans différents quartiers de la ville. Des paisibles citoyens sont dépouillés de leurs biens par des militaires et des policiers incontrôlés.
Les journalistes ne sont pas non plus épargnés par des menaces. C’est le cas de notre confrère Germain Kadima du Phare qui a été menacé pour avoir couvert le procès Franck Ngyke.
A Lemba sur l’avenue Panda, on a signalé jeudi une visite insolite au domicile de Mme Mboma Nsakuka Josée par des agents se réclamant des services de sécurité.
Après un interrogatoire serré, ils ont infligé des sévices corporels à celle-ci, avant qu’elle ne soit acheminée à l’hôpital général de Référence de Kinshasa, pour des soins appropriés. Ils reprochent à cette dernière son refus de révéler l’endroit où se cacherait son mari, Bulankete Nkwalo Moïse Bhaif, journaliste à Umoja et correspondant dans plusieurs autres journaux de la place. Il ressort, en effet, de plusieurs recoupements réalisés dans les milieux de la presse que Bulankete Nkwalo Moïse Bhaif a été approché en 2003 par les services dont il a ainsi été indicateur à l’insu de son éditeur.
Ayant obtenu de son patron l’autorisation d’effectuer une mission à Mbuji-Mayi pour réaliser des reportages sur les activités des partis politiques, ils s’étaient retrouvés au cœur de la marche du 17 mai 2005 ayant conduit les manifestants à s’attaquer aux symboles du pouvoir et à saccager les sièges des partis politiques.
Cette situation lui causera des ennuis. Ce fut le début de son calvaire : il a été arrêté puis emprisonné à Mbuji-Mayi le même jour, avant le son transfert à Kinshasa le 18 octobre 2005.
On croit savoir que c’est grâce à un proche parent que Bulankete Nkwalo Moïse Bhaif réussira à s’évader avant de quitter précipitamment le pays. Voilà comment son épouse, Mme Mboma Nsakuka, se trouve aujourd’hui au cœur d’une véritable tourmente.
Article tiré dans l’édition n°2899 du quotidien Le Phare du vendredi 11 août 2006, page 8.
