RENTREE SCOLAIRE 2006-2007 : CONTROVERSEE AILLEURS MAIS EFFECTIVE A BUKAVU ET AU SUD-KIVU
L’est de la RDCONGO et surtout le Sud-Kivu est peut-être appelé à jouer un rôle de leadership dans la 3ème République naissante !
En effet, la rentrée scolaire 2006-2007 qui a été effective dans notre province avait pourtant suscité beaucoup de controverses à travers le pays.
Des chaînes de radio se sont relayées pour diffuser des émissions-débats, des interviews et reportages sur le sujet.
Le gouvernement par son ministre de l’enseignement, après avoir annoncé la suppression de la prime payée par les parents aux enseignants, sans aucune mesure d’accompagnement ni alternative, était presque pleurnichant pour en appeler aux partenaires concernés de permettre que la rentrée scolaire s’opère.
L’on a entendu des opinions contradictoires de divers syndicats d’enseignants, de parents, les uns soutenant la rentrée, les autres l’interdisant…
Cependant, aucune parole ou très peu de place accordée aux premiers concernés, les enfants…
Pourtant, ils ont aussi un avis à considérer, dans la 3ème République voulue démocratique !
Au Sud-Kivu, il n’y a pas eu de place aux contradictions : c’est la volonté des enfants qui a été suivie.
Eux, qui n’y comprennent pas grand’chose aux accords de MBUDI, au SYECO et autres SYNECAT.
Si ! Ils commencent à comprendre qu’il n’y a pas de vrai responsable et aucune volonté de s’occuper de l’avenir de notre nation.
Un syndicaliste du Sud-Kivu qui soutenait la rentrée a développé une argumentation qui privilégie l’intérêt des enfants.
En effet, la transition n’est pas encore terminée.
Les partenaires de l’enseignement ont comme interlocuteurs des dirigeants que les circonstances nous ont imposés et qui n’ont aucun compte à rendre au peuple.
Or, ils ne se sont pas pressés de payer les enseignants dans la perspective de la campagne électorale, ils étaient plutôt occupés à se « neutraliser mutuellement » pour qu’aucun d’eux ne fasse un geste qui peut lui attirer l’estime du souverain primaire. Pourquoi se presseraient-ils aujourd’hui d’appliquer un contrat dans lequel le plus bas salaire est d’environ 200$ ? Même s’ils en ont les moyens, ils ne le feraient pas.
Et ils en ont car les élections sont financées par la communauté internationale. Notre gouvernement ne finance même pas le brassage de l’armée! Quel est son programme ? Ses priorités ?
Il est donc plus sage de ne pas en rester là, à attendre le miracle. Il ne faut pas non plus sacrifier les enfants ni hypothéquer leur avenir !
Les premières élections du 30 juillet, nous ont donné une raison d’espérer.
Comme elles au fait, tout au Congo est un processus.
Les parents doivent comprendre qu’ils vont continuer à se « saigner », les enseignants aussi.
Nous avons mis du temps à détruire, nous devons mettre du paquet et de la patience pour reconstruire.
Les sud-kivutiens réalisent qu’ils sont la porte d’entrée non seulement des guerres mais aussi du changement dans notre pays.
Ils ont envoyé leurs enfants à l’école ce lundi 04 septembre 2006.
Même les écoles à double vacations ont reçu les élèves de l’après-midi.
C’est un exemple à suivre sans tergiverser !
Les politiques vont-ils suivre le vent de l’Esprit, la volonté d’un peuple déterminé à en finir avec les hésitations, les atermoiements ?
L’avenir nous le dira.
Humanitas, Sylvain MASIRIKA, sept.2006

