MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES EN FAVEUR DES ENFANTS EN DETRESSE
Les enfants de l’Est de la République Démocratique du Congo sont les principales victimes des longs conflits meurtriers qui ont embrasé la sous-région ces dernières décennies.
Ils ont été violés et massacrés, certains ont été témoins de tueries et d’atrocités sur leurs proches, d’autres ont été forcément entraînés comme acteurs dans les barbaries, nombreux sont ceux qui ont été comptés parmi les déplacés de guerre…
Parmi les conséquences de la guerre, en plus de la misère exacerbée, il faut considérer la situation des enfants nés de viols et leurs mères. Dans tous les cas ce sont des enfants non désirés mais qui n’ont pas demandé de venir à la vie et dont on doit s’occuper.
La guerre est venue accentuer les clivages sociaux qui caractérisaient déjà la société congolaise dans laquelle se côtoient une minorité opulente et une masse clochardisée.
Cette fracture sociale est à la base du phénomène « enfants de la rue » déploré par tous.
Face à la démission de l’Etat, le commun des congolais doit sa survie à l’entreprenariat privé et aux initiatives d’associations dans le cadre de la société civile.
Au fait, la communauté traditionnelle africaine se prête au regroupement, au travail collectif, à la conjugaison des efforts, un des facteurs favorisant l’émergence du monde associatif, surtout à l’Est du Congo. Cet élan de solidarité dont le soubassement est le penchant naturel de l’africain à la sensibilité à autrui fait partie d’un patrimoine à préserver, des valeurs à sauvegarder.
Les parties du pays où la guerre a sévi sont redevables de la solidarité manifestée par tous les autres coins du grand Congo ; la préservation de l’unité nationale à été à ce prix.
Et plus encore des initiatives variées d’assistances aux victimes, ont vu le jour à travers tout le pays.
Les femmes violées et les enfants étaient les principaux bénéficiaires des aides spontanées.
En effet, l’enfant constitue, pour la société africaine, l’héritage de toute la communauté. Il naît dans une famille et est aussitôt adopté par toute la contrée au sein de laquelle il grandit comme le « fils du coin », du terroir. Aussi le phénomène enfant de la rue est-il incompréhensible dans le contexte africain car un enfant ne doit jamais manquer de nourriture, ni de logement, dans le contexte de la communauté traditionnelle.
Toute la société est consciente du fait que tous ces enfants qui ne vont pas à l’école, sont un problème social et un danger pour toute la communauté car il est difficile d’être seul heureux au milieu des misères, surtout celles qui sont criantes au point qu’on ne peut se dérober, ni faire semblant de ne pas les voir.
Les enfants nés d’actes de viol sur les femmes et les filles sont une interpellation pour tout homme épris d’humanisme. Faute de géniteur responsable, ils n’ont d’alternative immédiate pour leur survie que la rue, la mendicité.
Or, une vraie réconciliation des congolais devrait déboucher sur la convivence et la convivialité qui caractérisaient jadis nos communautés traditionnelles. Elle serait dans ce cas l’aboutissement d’un processus favorisant l’attention à l’autre, le partage et la promotion du bien-être collectif, de l’équilibre social.
Notre société est capable de se mobiliser pour permettre à chaque enfant de vivre dans une famille où il se sent accepté et valorisé, de recevoir une instruction, une éducation pour l’impliquer dans la reconstruction de la nation.
Les Petits chanteurs de Bukavu sont un exemple de la solidarité agissante entre enfants de diverses classes sociales. Ne pas rester indifférent face à un collègue auquel il manque un stylo est une attitude qui a conduit leur association à se transformer en une plate-forme de mobilisation en faveur des démunis.
Justement, Humanité Solidaire, « HUMANITAS Asbl » est une association de droit congolais qui travaille avec les enfants et les jeunes pour en faire un facteur de rapprochement entre communautés et de promotion des valeurs d’entente et de solidarité tous azimuts qui va des enfants à la société en passant par les parents et les familles. L’association encadre des mouvements de jeunesse et est agréée par décision n°JUST.GS.112/S-KV/709/98 du 16 juin 1998. Elle a à son actif l’éclosion des groupes de petits chanteurs en RDCONGO, au RWANDA et au BURUNDI qui ont eu à porter haut l’étendard de la culture des grands lacs lors des rassemblements internationaux auxquels il a fait participé des enfants africains sur le continent et en Europe (Rome, Bruxelles, Paris, Maastricht, Salamanque, Paris…), avant que la sous-région ne s’embrase.
Depuis, l’association s’est investie dans l’assistance aux enfants les plus vulnérables.
Des informations supplémentaires sur l’association sont disponibles sur sa page Web dans la base des données du site de la société civile du Congo (www.societecivile.cd/node/1310).
Le présent projet cherche à interpeller les conscience et appeler à un retour à nos valeurs positives, surtout celle du respect de la vie et de la solidarité.
A partir de Bukavu, nous souhaitons consolider les noyaux dans lesquels vont s’opérer des rapprochements sociaux, un élan d’entraide entre les couches défavorisées et ceux de nos populations qui ont un surplus à partager.
Partant d’un petit foyer qui encadre les enfants orphelins en majorité né des viols et recueillis dans un quartier marginalisé de Bukavu, le projet veut s’appuyer sur les familles des Petits Chanteurs qui assistent ces enfants pour renforcer leur action, étendre cette expérience à d’autres milieux semblables pour en amplifier l’impact.
Au moment où plusieurs autres enfants vont déjà à l’école, nous nous apprêtons, dès le mois prochain à ouvrir notre centre pilote pour des dizaines d’enfants de NGUBA-KEREDI qui n’ont pas la chance d’étudier. Ils auront tout de même l’occasion de jouer grâce à des hommes de bonne volonté qui ont contribué à l’aménagement de leur abri de jeu et à la bouillie de maïs qu’ils partagent occasionnellement en fin de journée,… en attendant une prise en charge scolaire…
Vous pouvez nous contacter pour obtenir tout le projet pour le soutenir en entièreté ou en partie sous un de ses aspects :
- L’hébergement d’un autre foyer ou centre (terrain, maison…)
- le parrainage d’un enfant (sa survie et/ou sa scolarisation) ;
- l’hébergement familial d’un orphelin ;
- l’organisation d’un repas par jour au foyer ;
- la motivation des animateurs et encadreurs bénévoles ;
- le matériel pédagogique
- la publication d’un feuillet de liaison
- un espace sur les médias audio-visuels
- Organisation de manifestations de collecte…
humanitas_rdc@yahoo.fr
+243 0813 50 60 40
Bureau, 3/A av.Muhumba, derrière le Lycée CIREZI
Sylvain MASIRIKA KAZABANYA
Coordinateur des Programmes
