Que dit la Communauté Internationale pour l'avenir de la RD.Congo
" Le climat reste très tendu à Kinshasa. Il y a de quoi s'inquiéter. " Le Commissaire européen chargé de la diplomatie l'Espagnol Javier Solana et l'envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale l'Italien Aldo Ajello ont reconnu cela et ont exprimé leurs appréhensions de retour à Bruxelles à l'issue de leur récent séjour à Kinshasa, en conséquence des événements survenus dans la capitale du 20 au 22 août. La Monuc et l'Eufor font à plusieurs reprises des déclarations qui montrent qu'elles n'en sont pas moins conscientes, elles non plus. Solana et Ajello, de même que la Monuc et l'Eufor, dégagent leur constatation des états d'esprit décelés au cours des entretiens avec les différents animateurs de la transition, singulièrement ceux de l'espace présidentiel.
Le commandant de la force européenne Eufor en République démocratique du Congo (RDC), le général français Christian Damay, a jugé mardi instable la situation à Kinshasa, estimant qu'il "fallait continuellement compter avec l'éventualité d'actions violentes".
Le commandant de l’Eufor, le général français Christian Damay redoute «l’explosion de violence» au deuxième tour. Celui-ci opposera, rappelons-le, J. Kabila a J.P. Bemba le 29 octobre.
Son adjoint, l'amiral allemand Henning Bess, a ajouté que les soldats de l'Eufor avaient été préparés "au pire scénario" dans la perspective du second tour de la présidentielle, qui opposera le président Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba le 29 octobre.
Comme nous pouvons tous le constater, les dignitaires de l’UE et représentants de la communauté internationale en RDC sont unanimes à reconnaître que des jours mauvais guettent la RDC et qu’il faut continuellement compter avec l’éventualité d’actions violentes. Tous s’attendent au pire. Tous les signes précurseurs de ce que tout le monde redoute sont de plus en plus manifestes. Il n’y a donc plus aucun doute sur l’éventualité de l’usage de la force en RDC après le deuxième tour des élections présidentielles qui vont opposer J Kabila et JP Bemba.
Cependant, il sied souligner que ce que redoutent les personnalités comme le Commissaire européen chargé de la diplomatie l'Espagnol Javier Solana, l'envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale l'Italien Aldo Ajello, le commandant de la force européenne Eufor en République démocratique du Congo (RDC), le général français Christian Damay, ou encore son adjoint, l'amiral allemand Henning Bess, peut bel et bien être évité si la communauté internationale est sincère dans ses intentions d’aider le Congo á sortir du bourbier dans lequel il s’est enlise.
Si la priorité première des Etats est de protéger leur population, "quand cette protection fait défaut, nous partageons tous, dans la communauté internationale, la responsabilité de protéger les autres êtres humains de violations massives et systématiques des droits de l'homme, quels que soient le moment ou le lieu où cela se passe", a déclaré M. Annan. (source : AFP 09/03/04).
La communauté internationale ne semble pas avoir tiré quelques leçons du drame Rwandais de 1994. Actuellement encore, elle assiste parfois sans états d’âme à des conflits dans lesquels des actes de génocide ou des crimes contre l’humanité sont commis. Elle n’anticipe guère malgré de multiples signes avant-coureurs des tragédies ou des catastrophes.
Les moyens et les instruments de prévention ne manquaient pas et les signaux annonciateurs de la catastrophe étaient manifestes et connus par les grandes puissances et par des institutions internationales. Mais hélas, rien n’a été fait pour éviter le carnage au Rwanda.
Quelques vrais hommes d’Etat, (tel Lincoln) et hommes de Lettres (tel Victor Hugo) ont déjà relevé ce laisser-faire à propos de massacres ou tueries de toutes sortes qui se commettent. En les paraphrasant, on pourrait avancer ceci : les massacreurs ou les génocidaires qui commettent ses forfaits sont effrayants mais les spectateurs passifs qui les laissent faire sont épouvantables et tout aussi effrayants. C’est parce qu’on les laisse faire que les massacreurs ou les génocidaires commettent leurs forfaits.
D’aucuns n’ignorent que la non-assistance a personnes en danger est un crime.
Il est important de préciser que les tensions que l’on observe ce dernier temps en RDC ne sont point le produit du hasard. Nous sommes tous censés de savoir qu’il n’y a jamais eu de fumée sans feu. En outre, il sied aussi de relever que ce qui est à l’origine de des tensions en RDC est bel et bien connu de tous. Nul ne peut á ce stade prétendre n’être au courant de rien. Et les grandes puissances et les institutions internationales, elles connaissent les véritables causes de ces tensions qui ont élu domicile en RDC.
D’aucuns n’ignorent que c’est la façon dont les élections ont été conçues, préparées, dirigées et exécutées qui fâche et crée de mécontentements et la frustration au sein au sein de la population et la classe politique au Congo en RDC.
Point n’est de rappeler que les élections en RDC portent les marques et la signature de la communauté internationale. Ce n’est pas une offense, ou bien un secret, et moins encore une affirmation gratuite que de dire tout haut que c’est la communauté internationale qui a non seulement financé les élections en RDC, mais bien plus, c’est cette même communauté internationale qui a préparé, dirigé et exécuté les élections dont les résultats ont fait l’objet des contestations.
Nul n’ignore que la communauté internationale a été représentée par le Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT). C’est au travers cet instrument que la communauté internationale apportait son appui et son soutien à la transition en RDC. Et, selon les accords de Sun City, les élections constituent le point culminant de la période de transition. La tenue des élections transparentes, justes et démocratiques est le couronnement de la transition.
Le Ciat a joue un rôle moteur dans l’organisation des élections en RDC, élections que les medias occidentaux ont qualifie d’historiques. Le Ciat a été au four et au moulin. Le Ciat était l’organe central de la transition au Congo. Rien ne pouvait se faire sans son aval. Tout se faisait en lui, avec lui, par lui et pour lui. Il faut avouer que cette façon de faire on ne peut plus originale n’avait pas tardé de susciter des inquiétudes dans l’esprit de nombreuses personnes avisées et averties.
A l’époque, un professeur en Belgique avait exprimé ses craintes et avait fait remarquer á la communauté internationale le danger qu’elle courait en prenant trop le devant dans le dossier élection en RDC. La communauté internationale avait tellement pris une part active dans l’organisation du scrutin en RDC qu’il était tout a fait prévisible qu’elle sera tenue pour responsable si jamais les choses faisaient mauvaise tournure.
Aujourd’hui, tous reconnaissent qu’il y a des tensions. Les élections n’ont pas réussi á ramener la paix et la réconciliation nationale. Et, bien plus, tous connaissent les causes majeures de ces tensions. Mais, que fait la communauté internationale pour éviter aux congolais une autre catastrophe ? La RDC a déjà trop souffert. Le Congo a déjà perdu plus de 5 000 000 de ses habitants après cette longue et meurtrière guerre que l’humanité n’ait jamais connue depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Pourquoi laisse-t-on pourrir la situation ? Pourquoi veut-on un autre carnage en RDC ?
“We all saw it coming, but no one prevented from happening”
Pour éviter le pire qui guette la RDC, la solution ne consiste pas à faire venir les troupes postées au Gabon. Tenez ! La Force de l’Union européenne compte un millier de soldats en RDC. Quant à l’ONU, la Monuc est la plus importante mission de paix des Nations Unies avec 17 600 soldats. La communauté internationale dépense 1 milliard de dollars chaque mois.
L’envoi des troupes constitue ce que les anglais appellent « the wrong solution to the wrong problem ». Les troupes ne sont pas une solution à un problème politique, un problème de souveraineté, un problème de droit de l’homme.
La communauté internationale a tout intérêt à éteindre ce feu pendant qu’il n’a pas encore commencé à faire des dégâts. Rien ne prouve que si l’on laisse la maison prendre feu, les sapeurs pompiers européens seront á mesure de l’éteindre. Ce serait prendre des risques inutiles. Pour preuve, la présence massive des troupes n’a pas encore réussi á imposer la paix en Iraq et moins encore en Afghanistan. L’on commence de plus en plus à envisager d’autres solutions.
La communauté internationale n’a pas intérêt à créer un nouveau front. Lorsqu’elle n’a pas encore réussi à maîtriser la situation en Iraq et en Afghanistan.
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La solution au problème qui crée des tensions en RDC s’appelle l’organisation des élections justes, transparentes et démocratiques. Reconnaître au peuple Congolais leur droit de choisir librement leurs dirigeants est une question fondamentale. La communauté internationale qui fait partie intégrante du pouvoir organisateur des élections au Congo, le Comité de pilotage pour la sécurisation du processus électoral (CPSE), doit peser de tout son poids pour que les erreurs du premier tour ne se répètent plus.
Il est d’une nécessite vitale que la communauté internationale réassure et donne des signaux clairs quant á sa volonté et sa détermination d’aider le Congo á organiser des élections justes transparentes et démocratiques.
Comment voulez-vous que les esprits soient apaisés lorsque la communauté internationale garde silence devant le non respect de la loi électorale. « Qui ne dit mot, consent ! »
Nous sommes à quelques semaines du deuxième tour des élections présidentielles, mais rien n’a été fait pour rassurer tout le monde. Les élections –le deuxième tour- risquent encore se dérouler dans les mêmes conditions. Mêmes causes, mêmes effets !
· A quand le débat télévise entre les deux challengers conformément à la loi électorale. Personne ne dit mot.
· Le président de la Cei, Malu Malu, a été accusé d’avoir deliberement violé la loi électorale en procédant à la nomination des chefs de centre de compilation sans l’aval des autres membres du bureau. Et, curieusement, il n’a nomme que les gens de PPRD. L’on se rappelle que le représentant de MLC avait à l’époque démissionné de bureau de la Cei en signe de protestation. Ce litige a-t-il été règle ?
· Pourquoi la communauté internationale n’a pas jusqu’ici réagi et moins encore exigé une enquête pour éclairer l’opinion quant aux révélations faites par Mr Honore Ngbanda, révélations faisant état d’un lot important du matériel électoral prévu pour le second tour qui aurait été expédie à Entebbe en Ouganda ? Que font les bulletins de vote de la RDC en Ouganda ?
Au premier tour, La rumeur avait couru faisant état d'environ cinq millions de bulletins qui étaient partis de l'impression vers successivement deux pays de l'Est avant d'échouer dans une ville de l'Est de la Rdc. Ces bulletins avaient été acheminés dans les centres de vote à l'intérieur pour une opération de bourrage des urnes. Au départ considéré comme rumeur sans fondement, l'affaire des millions de bulletins excédentaires était devenue un fait reconnu pour vrai par le président de la CEI mais qui n'avait jamais été tiré au clair, bien que généralement dénoncé par la majorité des candidats-président.
En outre, reste à savoir si la proposition faite par des spécialistes américains pour éviter la suspicion, la manipulation et le suspense au second tour de scrutin, avec l'élimination des centres de compilation, dont Le Phare se fait l'écho dans son édition du jeudi 21 septembre, a été prise en considération et appliquée.
L'une des dispositions de cette proposition des spécialistes américains selon Le Phare, envisage l'organisation d'une soirée électorale le 29 octobre au centre de presse de la Cei, en présence du bureau et de l'assemblée de la Cei, des ambassadeurs membres du Ciat, des témoins de deux camps (Joseph Kabila - Jean-Pierre Bemba) ainsi que des journalistes, et la retransmission en direct sur l'ensemble des chaînes de radio et de télévision. Le contact instantané avec les centres de vote et de la diffusion en direct des chiffres communiqués par les centres de vote… Tout cela concerne le travail au point d'arrivée.
Mais cette vigilance peut être trompée à divers points de départ qui restent vulnérables aux manœuvres de fraude, de tricherie et de truquage par le bourrage préalable des urnes de bulletins de vote. Des choses louches peuvent être tripatouillées entre l'impression des bulletins de vote, leur transport et leur acheminement aux centres de vote. Qui a le contrôle et la maîtrise de ce circuit ?
Tant que les congolais ne trouveront des réponses à leurs préoccupations, ils vont préparer les élections et la guerre.
Il sied de rappeler que ce scrutin est une question de vie ou mort pour les congolais. Raison pour laquelle ils se sont rendus massivement aux urnes. Ils sont tous convaincus que ce scrutin est l’occasion tant rêvée de remettre le pays sur la voie du progrès, de stabilité et du développement. Ils ont tant souffert. Ils n’accepteront point que quelqu’un cherche à leur faire rater cette chance inouïe. Comprenne qui pourra ! Et, A bon entendeur, Salut !
“ Dès lors qu’un individu prend conscience que les lois qui régissent sa société sont injustes et arbitraires, il a le devoir de se révolter et de les combattre. “ (Mahatma GHANDI)
KE’ LAMPAM
CONSCIENCE CONGOLAISE
