Les Troupes de Paul Kagame de nouveau en RD.Congo

Le président rwandais Paul Kagame a
menacé mercredi d'envoyer de nouveau des troupes en République
démocratique du Congo (RDC) si les autorités congolaises ne
parviennent pas à limiter les mouvements des groupes rebelles rwandais
à la frontière entre les deux pays.

Le président rwandais a toutefois précisé qu'il attendait les
résultats de l'élection présidentielle congolaise et qu'il y avait
"d'autres moyens de régler le problème".

"Si nous sommes attaqués par des milices rebelles ou par quiconque,
nous aurons le droit" et "la capacité de régler le problème", a
déclaré M. Kagame à la presse à l'université des Nations unies à Tokyo.

"Nous ferons ce que tout pays ferait si nous sommes attaqués. C'est
aussi simple que ça", a-t-il ajouté.

"Il est possible de trouver d'autres moyens pour régler le problème",
même en cas d'attaques rebelles, "notamment en travaillant avec le
gouvernement de RDC", a toutefois ajouté M. Kagame, en visite au Japon
après avoir assisté au sommet Chine-Afrique qui s'est tenu à Pékin
jusqu'à dimanche.

Les résultats provisoires complets du deuxième tour de la
présidentielle en RDC, opposant le sortant et favori Joseph Kabila au
vice-président Jean-Pierre Bemba, sont attendus d'ici le 19 novembre.

Regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR), les rebelles hutus rwandais, installés depuis 12 ans dans
l'est congolais, sont accusés par Kigali d'avoir activement participé
au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre la
minorité tutsie.

Leur présence en RDC, où ils sont estimés à entre entre 7.000 et
12.000 hommes selon les sources, empoisonne les relations entre Kigali
et Kinshasa et est considérée par la communauté internationale comme
l'un des principaux obstacles à une paix durable dans la région des
Grands Lacs.

Le dernier incident en date remonte au 3 novembre lorsque sept
rebelles ont été tués et un soldat congolais blessé dans des combats
au nord de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu (est de la RDC), selon un
bilan de l'armée congolaise. Les FDLR ont catégoriquement démenti être
impliqués dans ces combats.

Les rebelles des FDLR avaient annoncé en mars 2005, à Rome, qu'ils
renonçaient à renverser par les armes le gouvernement rwandais, dominé
par la minorité tutsie. Selon les spécialistes, ils contrôleraient
encore près de 50% des provinces congolaises des Kivu, frontalières du
Rwanda, mais ne constitueraient plus une "menace" pour le régime de
Kigali.

La RDC a entamé en avril 2003 une délicate transition politique, après
une guerre inter-régionale de près de cinq ans durant laquelle
l'Ouganda et le Rwanda ont soutenu des mouvements rebelles et envoyé
des troupes pour combattre le régime de Kinshasa. Cette guerre a fait
3,5 millions de morts, essentiellement emportés par la famine et les
maladies.

Nous attendons la réaction des Autorités de Kinshasa pour une solution rapide car vaut mieux prévenir que guérrir.

Pour la Coordinnation Nationale de l'ONG Human Rescue/RDC
William Bumba
Coordonnateur National.