OLPA préoccupé par la sécurité des journalistes à Kinshasa
L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion du droit d’informer et d’être informé, est très inquiet à cause du danger qui guette de plus en plus les journalistes à Kinshasa (capitale de la République démocratique du Congo, RDC), à la suite du climat sécuritaire très précaire qui y prévaut.
Les journalistes congolais et expatriés présents à Kinshasa, sont de plus en plus exposés au danger chaque fois que des incidents éclatent dans la capitale entre policiers et manifestants.
Le recours abusif aux armes à feu par les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) et d'autres éléments incontrôlés, ne favorise pas le bel exercice de la liberté de la presse, car les journalistes se trouvent parfois contraints de courir dans tous les sens pour éviter des balles perdues.
De même, les organes de presse locaux éprouvent de plus en plus des difficultés pour travailler jusqu'aux heures tardives de la nuit, à cause de l'insécurité qui prévaut surtout au centre-ville de Kinshasa.
Lundi 20 novembre à 22 heures, OLPA a appris avec beaucoup de chagrin l'agression dont a été victime Octave Mukendi Luamuele, journaliste au quotidien l'Avenir, paraissant à Kinshasa. Il a été attaqué sur le boulevard Lumumba, au quartier 1 dans la commune de N'Djili, par un groupe de huit personnes non autrement identifiées, au moment où il revenait de sa rédaction. Ses assaillants ont extorqué son Dictaphone, une importante somme d'argent ainsi qu'une documentation abondante. Les éléments de police du sous-commissariat du quartier 1 ne lui ont pas porté secours.
Octave Mukendi Luamuele s'en est sorti avec une main enflée.
Le 12 novembre 2006, Basile Kokwalet et John Kitendu, correspondants à Kinshasa de la Radio France d'outre-mer (RFO) ont été agressés par les éléments de la garde rapprochée du ministre congolais de l’intérieur, de la sécurité et décentralisation, alors qu'ils se trouvaient à la résidence d'un proche du candidat malheureux à la présidentielle Jean-Pierre Bemba pour une interview. Leur matériel de travail (une caméra et ses accessoires) a été confisqué avant d'être rendu grâce à une intervention de la Mission de Nations Unies au Congo (Monuc).
En outre, OLPA ne cesse d'enregistrer des plaintes relatives aux tracasseries policières dont plusieurs professionnels de la presse sont l'objet sur la route qui mènent aux imprimeries.
De ce qui précède, OLPA condamne ce genre d'agissements qui constituent une menace sérieuse pour le droit d'informer et d'être informé. Il exprime sa vive préoccupation face à la précarité de la situation sécuritaire qui rend de plus en plus périlleux l'exercice du métier de journaliste dans la capitale congolaise.
OLPA invite les autorités qui ont la charge d'assurer la sécurité des personnes et de leurs biens à prendre des mesures urgentes, afin de sécuriser les professionnels de la presse pendant cette période trouble.
Il exige, en outre, une enquête sérieuse susceptible d'élucider les circonstances d'agression d'Octave Mukendi Luamuele, Basile Kokwalet et John Kitendu. Il en est aussi des tracasseries policières nocturnes contre les professionnels de la presse.
OLPA rappelle enfin aux uns et autres que la liberté de la presse, corollaire d’une liberté fondamentale (la liberté d’expression et d’opinion), est garantie par la Constitution de la République démocratique du Congo, adoptée par Référendum constitutionnel le 18 décembre 2005, et promulguée le 18 février 2006, ainsi que les instruments juridiques internationaux
