LIBEREZ L’ASSEMBLEE PROVINCIALE, LIBEREZ LA DEMOCRATIE AU SUD KIVU ! LIBEREZ L’ASSEMBLEE PROVINCIALE, LIBEREZ LA DEMOCRATIE A

DECLARATION DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE DU SUD KIVU ( Bukavu, le 5 janvier 2007 )

Nous, Organisations de la Société Civile du Sud Kivu, réunies en ce jour pour analyser la situation sociopolitique de la province à l’aube de l’élection par l’Assemblée Provinciale des membres de l’Exécutif Provincial et des Sénateurs ;

Conscients que la population du Sud Kivu a payé le plus grand prix allant jusqu’au sacrifice suprême pour l’avènement de la paix et de la démocratie en République Démocratique du Congo ;

Convaincus que par son dynamisme, la Société Civile du Sud Kivu a toujours été au front pour résister et refuser : la dictature mobutienne, les rebellions, l’occupation et l’agression du pays par des armées étrangères, l’acquisition du pouvoir par la force ;

Constatant que depuis l’installation de l’Assemblée Provinciale du Sud Kivu, il s’observe des manœuvres tendant à menacer dangereusement la Démocratie au Sud Kivu à travers la prise en otage de nos Elus et Nous Peuple du Sud Kivu et la tendance vers la centralisation au détriment de la décentralisation, notamment des velléités de violations flagrantes des articles 3, 6(al 3 et 4), 66, 197 et 205.

Soucieux de sauvegarder ces acquis chèrement conquis, dénonçons les faits ci-après :

- La lettre qui aurait été remise à chaque député membre d’un cartel politique (que nous taisons le nom) le menaçant d’invalidation de mandat en cas d’exercice de sa liberté d’opinion dans le choix du Gouverneur, du Vice Gouverneur et des Sénateurs, cette lettre viole la Constitution en son article 23 ;

-Les déclarations selon lesquelles les députés élus au suffrage universel direct et au scrutin secret ne s’appartiennent pas mais appartiennent plutôt à leurs partis politiques constituent des violations publiques tenaces de l’article 5 de la constitution qui essentiellement stipule :

La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections et indirectement par ses représentants.

Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

- La diabolisation des candidats Gouverneurs, Vice Gouverneur, Sénateurs par n’importe quel cartel politique est une pratique anti – démocratique et dictatoriale semblable au régime monolithique de triste mémoire ;

- La distribution de sommes d’argent dérisoires à nos députés provinciaux en lieu et place de leurs frais d’installation constitue une stratégie trop bien connue pour domestiquer les parlementaires et le président actuel de notre Assemblée Nationale a déclaré qu’il part en guerre contre cette forme de clochardisation ;

- La précocité du matraquage médiatique autour de n’importe quelle candidature au poste de Gouverneur, Vice-Gouverneur, Sénateur, équivaut à un début de campagne et à une violation de la loi électorale;

- L’utilisation du nom du Chef de l’Etat derrière certaines candidatures constitue ni plus ni moins un ignoble trafic d’influence, une violation de l’article 69 de la Constitution susceptible de discréditer les vertus démocratiques du Chef de l’Etat et une contradiction au regard du contenu de son discours d’investiture du 6 décembre 2006.

- L’utilisation des moyens colossaux dans le déploiement de l’état major du candidat Gouverneur actuellement logé à l’Hôtel Horizon, le plus huppé de la ville, est une insulte à notre population sinistrée en proie à l’épidémie de choléra, aux érosions, aux frustrations des soldats démobilisés, au drame des soldats actifs et des policiers, des fonctionnaires et à la déréliction des députés provinciaux, aux routes impraticables,… Ceci suscite des interrogations quant à l’effectivité de la trilogie : bonne gouvernance, démocratie et respect des droits de l’homme préconisée par le Chef de l’Etat dans son discours d’investiture.

- La méconnaissance des critères de compétence, de performance et de crédibilité dans le choix du Gouverneur, Vice Gouverneur et Bureau de l’Assemblée Provinciale hypothèque dangereusement le développement et l’avenir de la population du Sud Kivu ;

Vu ce qui précède, nous recommandons ce qui suit :

- Que nos partis politiques et nos regroupements politiques jouent le jeu démocratique en respectant la Constitution et les lois du pays ;

- Que tous nos députés puissent exercer librement leurs droits civils et politiques tels que garantis par la Constitution et les conventions internationales ;

- Que cesse immédiatement toute forme d’harcèlement perpétrée sur tous nos députés ;

- Que toute diabolisation des candidats Gouverneur, Vice Gouverneur, et Sénateur soit considérée comme une violation de l’article 66 qui nous enjoint de vivre en harmonie avec tous nos concitoyens et qu’en cas de récidive, que soit saisie l’autorité judiciaire pour imputation dommageable ;

- Que cesse l’interférence des institutions nationales dans la gestion des institutions provinciales parce qu’elle est condamnée sans appel par l’article 205 de la Constitution et qu’elle aboutit à des manipulations tribalistiques susceptibles de replonger la province dans les zizanies des années 1993 – 1996.

Ainsi, l’Assemblée Provinciale sera libérée et la démocratie va triompher au Sud Kivu.

FINIE LA RECREATION !

Pour les Organisations de la Société Civile du Sud Kivu,

Signatures sur document PDF

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HERITIERS DE LA JUSTICE
Service des Eglises Protestantes pour les Droits Humains et la Paix
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