OLPA salue la libération de huit journalistes éthiopiens

"OLPA salue le verdict prononcé par la Haute cour et la
libération tant souhaitée de huit journalistes éthiopiens. OLPA espère que cette juridiction va acquitter d'autres journalistes encore détenus". Ce sont les propos du sécrétaire exécutif de l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA)après cette libération.
Le 9 avril 2007, la Haute cour fédérale Éthiopienne a
acquitté et ordonné la libération de huit rédacteurs et éditeurs
de journaux de langue amharique qui avaient été emprisonnés pour crimes
contre l'État depuis une répression gouvernementale de grande échelle
en novembre 2005.
L'éditeur Sisay Agena de Ethiop et Abay ; l'éditrice Serkalem Fassil et
l'éditorialiste Eskinder Nega de Menilik, Asqual et Satanaw ; le
rédacteur en chef Nardos Meaza de Satanaw ; l'éditeur Zekarias Tesfaye et le
rédacteur adjoint Dereje Habtewold de Netsanet ; le rédacteur adjoint
Feleke Tibebu de Hadar ; et l'éditeur Fasil Yenealem de Addis Zena ont
été acquittés de trois chefs d'accusation pénales et libérés de la
prison de Kality qui se trouve dans la périphérie de la capitale, Addis
Abeba, selon les dires de sources locales. Les publications, toutes des
hebdomadaires, ont été interdites depuis la répression.

Les journalistes avaient été traînés en justice avec des douzaines de
chefs de l'opposition ainsi que d'autres journalistes pour crimes contre
l'État en relation avec leur couverture des sanglants troubles suite
aux élections parlementaires de mai 2005. La Haute cour a aussi débouté
les charges de génocide, rejetant l'argumentation du gouvernement selon
laquelle les reportages auraient nui a l'ethnie du Tigré, groupe
formant la base du parti au pouvoir, le FDRPE (Front démocratique
révolutionnaire du peuple éthiopien).
Les accusés
encouraient une condamnation à mort.

Au moins neuf autres journalistes sont toujours derrière les barreaux
pour des charges similaires.

L'Éthiopie
reste le second pays d'Afrique avec le plus grand nombre de journalistes
en prison, seulement derrière l'Erythrée.

Les journalistes acquittés avaient été poursuivis pour « outrage à la
constitution et à l'ordre constitutionnel », « atteinte au pouvoir
défensif de l'État », et « tentative de génocide », à la suite d'éditoriaux
critiquant la conduite du gouvernement autour des élections
parlementaires de mai 2005. Plus de 190 personnes
avaient été tuées quand le gouvernement avait étouffé des manifestations
à la suite des élections, après que l'opposition ait contesté la
victoire du parti au pouvoir.

Fassil a donné naissance à un enfant en prison. Son mari Nega a aussi
été acquitté de trois chefs d'accusation supplémentaires en liaison avec
son supposé activisme politique.