Double assassinat à Bukavu: Les autorités politiques et militaires deçoivent et la population ne comprend plus rien!
Dans la nuit du 24 au 25 avril 2007, s’est produit à Muhungu III, avenue Ruzizi, dans la Commune d’Ibanda à Bukavu un double assassinat qui a coûté la vie aux sieurs Mubalama baba Moïse, marié et père de trois enfants résident sur avenue « quartier Latin », en Commune d’Ibanda, Hamedi Shabani, âgé de plus ou moins 22 ans, étudiant à l’Institut Supérieur Pédagogie (ISP)/Bukavu en première année de graduat Anglais et résidant sur avenue Ruzizi à Muhungu dans la Commune d’Ibanda et Gabriel Matumwabirhi Baguma, résidant sur avenue Camp SNEL à Muhungu. Les deux premiers cités ont trouvé la mort sur le-champ même mais le dernier a été dépêché à l’Hôpital Général de Référence de Bukavu où il est en train de subir des soins intensifs.
Selon les informations récoltées sur le lieu, tout est parti d’un groupe des hommes armés et en tenues militaires qui ont tenté de s’introduire dans le domicile de monsieur Ruhamya PDG, agent à l’OCC vers 20H40. Un jeune garçon qui les a aperçus, a su s’échapper dans la clôture en criant et alertant le voisinage qui s’est vite présenté sur le lieu.
Dans la fuite des ces assaillants, en route ils se sont croisés avec Monsieur Gabriel Matumwabiri à qui ils ont demandé de l’argent qu’il n’avait pas. Sans tarder, ces malfaiteurs lui ont logé deux balles, l’une dans son ventre et l’autre dans sa main gauche.
Alerté par la population sur leur poste de service nocturne, les Policiers ainsi que des Militaires des FARDC sont tous montés à la recherche de ces assaillants jusqu’un peu en bas de l’église de la 8è CEPAC Nazareth où les patrouilleurs s’étaient retrouvés en face de ces assaillants . Ces derniers se sont adressés en Lingala en ces termes : « bino banani ? » pour « dire qui êtes vous ? » les militaires patrouilleurs ont réagi en ces termes : « yo mpe ba nani ? » pour dire, « vous aussi, qui êtes vous ? »
Sans autre forme de procès, les assaillants ont ouvert le feu sur les patrouilleurs, qui à leur tour ont répliqué. Et c’est dans un tel échange de tirs que les deux victimes, Mubalama baba Moïse et Hamedi ont été abattus par balles.
Voulant savoir les tireurs de ces deux victimes, les témoins qui étaient sur la place du drame ont déclaré qu’ils seraient tirés par un des militaires patrouilleurs avec lesquels ils étaient et ce même militaire voulait en venir à une troisième personne, heureusement, elle a eu la vie sauve par l’arrivée du chef de Cellule Mr Chiyoyo qui l’a vite identifié comme étant de leur coté à la recherche des assaillants.
La journée était perturbée ; l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu, les écoles de la cellule Muhungu et l’Institut Fadhili de Kadutu n’ont pas fonctionné.
Qu’à cela ne tienne, dans la nuit du 18 au 19 avril 2007, récemment des hommes armés et en uniformes militaires se sont introduits au domicile de Monsieur Ruben connu sous le patronyme de Baba Jeannine résidant sur avenue Major Vangu, Cellule Cidasa N° 749, Quartier Panzi, dans la Commune d’Ibanda à Bukavu et l’ont tué à bout portant après avoir blessé son épouse par balle à la cuisse. L’infortuné laisse une veuve et huit enfants.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2007, un autre cas est celui de Mr Pierre Kayangambi résidant sur avenue Bizimana, Cellule Cidasa, Quartier Panzi dans la Commune d’Ibanda, retrouvé mort, enveloppé dans de salleté et jeté dans un ravin. Les auteurs de ce meurtre n’ont pas été identifiés.
De même, dans la nuit du 14 au 15 avril 2007 vers 2 Hoo du matin , Monsieur Jean Mutabazi résidant sur l’avenue Camp Zaïre, Quartier Nkafu dans la Commune de Kadutu, marié et père de 8 enfants, a échappé, de justesse, à la mort à son domicile. Les bandits armés et en tenues militaires s’étaient introduits dans sa maison et lui ont logé une balle dans la pomme de main et deux autres balles dans la cuisse. Après ce forfait, les malfaiteurs ont pris le large croyant l’avoir exterminé. Heureusement, il n’en est pas succombé.
Devant ce tableau sombre d’assassinats, la population de Bukavu n’inspire plus confiance aux autorités politiqués élues démocratiquement compte tenu de la boucherie humaine exagérée observée, ce dernier temps, à Bukavu en particulier et au Sud-Kivu en général. A cela, il faut que les autorités réhabilitées puissent passer aux actes et non à la parole pour la sécurité de personnes et de leurs biens afin de faire renaître l’espoir dans les têtes des administrés de Bukavu.
L’asbl Héritiers de la justice se contente d’apprendre l’arrivée des autorités politico militaires sur le lieu où ont été assassinés sieurs Ruben baba Jeannine, Mubalama baba Moïse et l’étudiant Hamedi Shabani pour l’investigation dans le but de rendre publics les résultats y afférents conduisant à l’application des sanctions.
Héritiers de la Justice demande que le militaire qui serait identifié lors de cette attaque chez la victime Ruben, soit recherché et appréhendé afin de donner la lumière sur l’organisation d’une telle bande de malfaiteurs troublant la quiétude de la paisible population de Bukavu.
En outre, l’asbl Héritiers de la Justice demande aux autorités politiques et militaires de mener une autre investigation auprès du militaire qui a tiré dans le rang des autres en patrouille, afin d’en savoir plus et le réprimander conformément à la gravité de la faute commise et conformément à la loi.
L’Association demande aux mêmes autorités de mener une enquête minutieuse afin de dénicher et réprimander en modèle les auteurs de différents meurtres et attentats qui se produisent dans la ville de Bukavu et ses environs. Dans cet optique, l’autorité de l’Etat serait rétablie dans la mesure où Loi est appliquée.

