1er juin 2007 à Bukavu : Journée tendue !
GAO asbl
ALERTE 006/07
1er juin 2007 à Bukavu : Journée tendue !
La psychose de la guerre qui a élu domicile dans le chef de la population e Bukavu et sa périphérie , pousse toutes les couches sociales à refléchir sur actions imminentes à poser.
Les réunions se multiplient çà et là, pour soit évaluer , faire le tour d’horizons de la situation sécuritaire, renforcer la vigilance…
En effet , si pour les étudiants , les marches pacifiques de protestation sont prioritaires, le bureau de coordinnation de la société civile du Sud Kivu s’attèle sur l’analyse du contexte sécuritaire de la province.
Ainsi ce 31 mai 2007, les participants en provenance des diverses associations du Sud Kivu se sont accordés sur le fait que tous les indicateurs étaient au rouge pour qu’une guerre eclate au Sud Kivu.
Cette réunion se tenait au même moment que les étudiants qui sollicitait de la part des autorités une formation para militaires afin de se prendre en charge suite à l’incapacité de l’armée à assurer la sécurité pour tous, cfr. Tueries de kaniola.
Les étudiants ont pris cette option et le vendredi 1er juin 07, une marche pacifique a été organisée par eux. On pouvait lire sur les calicots : « Avec l’accord de tous, j’annonce le début de la recréation » comme pour jouer à la dérision ,face au message , discours d’investiture du chef de l’Etat , d’une part et d’autre part on pouvait encore lire « Non à l’insécurité , aux tueries , massacres ». « Oui au départ immédiat de la MONUC » tout cela dans une orchestration des chants hostiles au gouvernement congolais et la Monuc ( Mission des nations Unies au Congo).
Chose curieuse, au même moment, deux faits majeurs se déroulent dans la ville :
- Au quartier Muhungu, La police Militaire mène une action de Bouclage et fouille systématique des maisons afin de dénicher les infiltrés potentiels ou autres caches d’armes.
D’ailleurs dans la ville depuis une semaine plusieurs présumés infiltrés sont arrêtés dans la ville.
- Dans une installation Shenimed appartenant à un dame connue dans la ville pour avoir travaillé avec la rébellion du RCD, la population se livrait au pillage systématique de ses installation pour cause : On suspecte que cette maison dispose des infiltrés et autres matériels de guerre.
C’est dire que le reglément de compte et la justice populaire commence à prendre des allures inquiétantes alors que le gouvernement élu démocratiquement s’illustre par une passivité sans précédent.
Plusieurs questionnements peuvent alors être posés face à cette confusion dans la province :
- Que font les services de sécurité et de renseignements qui pullulent dans les frontières ?
- Pourquoi attendre toujours que les choses se gâtent pour réagir ? Pourquoi ne pas prévenir et bien protéger les frontières et la population ?
- Les jeunes gens qui veulent s’armer pour s’auto prendre en charge seront-ils en mesure de faire face à une armée ou milices composes des professionnels ?
- Comment alors récupérer les armes qui pourraient servir à des règlements de compte dans les quartiers ou villages et au terrorisme urbain?
Face à cette situation qui pourrait dégénérer si rien n’est envisagé, le groupe GAO recommande ce qui suit :
Aux Autorités politiques.
1. De payer la solde des militaires et maîtriser l’effectif des hommes en uniformes
2. De réorganiser l’armée par des formations adéquates et démobiliser ceux qui ne peuvent plus activement servir sous le drapeau.
3. De sécuriser la population qui leur a donné ses voix et sa confiance lors des élections passées.
4. D’éviter de passer à côté du problème par des rencontres inter ethniques, des forums…alors que le vrai problème réside dans l’armée ( brassée, mixée, …)
A toute la population
1. De demeurer vigilante et dénoncer à qui de droit, tout mouvement suspect dans les quartiers
2. D’éviter les règlements de compte avec risque du « retour de la manivelle »
3. De poursuivre ses activités et éviter les psychoses qui peuvent devenir une arme fatale contre la même population
Bref, que chacun fasse son travail. Et les choses iront au mieux.
GAO asbl.
Juin 07
