OLPA condamne le mauvais traitement infligé à un journaliste de Likasi

L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d'experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, condamne énergiquement le mauvais traitement infligé à Jacob Shimbi, reporter à la Radio-télévision Likasi 4 (RTL4), émettant à Likasi, dans la province du Katanga.

Jacob Shimbi a été interpellé dimanche 13 janvier 2008 à Likasi, au moment où il filmait l'opération de démolition des kiosques et des cabines téléphoniques érigées le long de grandes artères de la ville. Sur le lieu, le journaliste a rencontré la résistance du bourgmestre de la commune de Likasi, Adolphe Lufuma, accompagné de plusieurs agents de la Police nationale congolaise (PNC).
Sous prétexte que le journaliste ne disposait pas des documents attestant sa qualité de journaliste, l'autorité municipale a tacitement intimé l'ordre aux agents de police de procéder à la confiscation du matériel de reportage de Jacob Shimbi.

Refusant de rendre sa caméra, le reporter de la RTL4 a été molesté, puis menotté et conduit manu militari au bâtiment communal de Likasi. Après plusieurs interventions, le reporter a été remis en liberté après avoir subi un mauvais traitement. Il s'en est sorti avec des lésions importantes au niveau du dos et un médecin d'une formation hospitalière de la place a fait état de l'urgence de le placer sous contrôle médical.

Eu égard à ce qui précède, OLPA condamne une fois de plus cette brutalité policière à l'encontre d'un journaliste en plein exercice de son métier. Il s'agit manifestement d'une atteinte grave à la liberté de la presse garantie par la Constitution du 18 février 2006 et les instruments juridiques internationaux.

Par conséquent, OLPA exige l'ouverture d'une enquête pour élucider les circonstances de cette brutalité policière.

OLPA saisit également cette opportunité pour rappeler au gouvernement de la R.D.Congo l'urgence d'examiner en Conseil des ministres et la transmission au Parlement de l'avant-projet de loi sur la pénalisation de la torture. C'est le seul moyen de mettre fin à l'excès de zèle et l'abus de pouvoir de certains agents publics.