REPRESSION DES MILITANTS DU MLC PAR LA POLICE A KINSHASA

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 021/RDC/VSV/CD/2008
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La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’homme (VSV) exprime ses vives préoccupations relatives à la répression par la police ce samedi 31 mai 2008 des militants du parti politique Mouvement de Libération du Congo (MLC) à leur siège sis avenue de l’Enseignement, Kinshasa/Kasa-Vubu.

En effet, tôt le matin, vers 7h00, des centaines de militants du MLC se sont retrouvés au siège du parti pour répondre à l’appel de leur dirigeants en vue d’exprimer à travers une manifestation pacifique la solidarité à leur président national, monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, en état d’arrestation par la justice belge en exécution du mandat lancé contre ce dernier par la Cour Pénale Internationale (CPI).

Vers 8h00, major Blaise, comandant du district de la Funa débarque sur le lieu accompagné d’une cinquantaine de policiers munis d’armes, matraques ordinaires et électriques ainsi que des grenades lacrymogènes pour se positionner de l’autre coté de l’avenue de l’Enseignement presqu’en face du siège du MLC.

Quelques instants après, ce groupe de policiers sera rejoint par un lieutenant colonel non autrement identifié. Celui-ci ordonne aux policiers de faire entrer à l’intérieur du siège du MLC tous les militants ; en cas de résistance de ces derniers, d’utiliser les armes. Sur ces entrefaites, les militants entonnent des chansons en l’honneur de leur chef incarcéré à Bruxelles, Belgique.

Soudain, les policiers encerclent les militants devant leur siège et commencent à les brutaliser avec des coups de crosses, matraques... Il s’en est suivi une débandade générale. Certains militants réfugiés à l’intérieur su siège sont poursuivis par une vingtaine de policiers en furie qui les ont dépouillés de leurs appareils téléphoniques, chaussures, argent et autres effets personnels...

Pendant ce temps, d’autres policiers restés à l’extérieur ont infligé des traitements inhumains, cruels et dégradants à d’autres militants restés devant le siège. C’est le cas de monsieur Iyei Bampoka, président communal du MLC/Kingabwa (70 ans), pris et jeté aven trois autres militants du MLC dans les eaux usées d’un caniveau où les policiers les ont passés à tabac.

Des témoins ont révélé qu’un certain lieutenant Saidi, garde du général Oleko (inspecteur provincial de la police de Kinshasa) aurait extorqué huit cents dollars américains (800 USD) et deux (2) téléphones portables à M. Iyei. Plusieurs autres militants du MLC ont fait l’objet d’extorsion de leurs biens par des policiers en présence des officiers de la police.

Le bilan de la répression fait état de plusieurs blessés admis au Centre de santé de Référence CASOP/UNTC dont mademoiselle Claudia Kathy (journalise de la chaîne de télévision Canal Congo Télévision, CCTV) blessée à l’arcade sourcilière (3 points de suture) ; monsieur Elongama blessé (4 points de suture), monsieur Botaka blessé, monsieur Abimana, monsieur Lokula (téléphone ravi),mademoiselle Augustine Moleka, copieusement battue par les policiers...

Des militants arrêtés ont été relâchés grâce à l’intervention de deux députés nationaux, cadres du parti présents sur le lieu de la répression.

Il s’agit de messieurs Eugène Kabongo Ngoy et William Kanone. La VSV condamne les méthodes brutales utilisées par la police nationale congolaise (PNC) qui, dans le cas présent a préféré recourir à la violence alors qu’elle aurait pu contenir les militants présents à leur siège en vue de parer à tout éventuel débordement.

Eu égard à ce qui précède, la VSV invite le gouvernement congolais en général et le ministre d’Etat chargé de l’intérieur, décentralisation et sécurité et le ministre
de la justice et droits humains de :

- ouvrir une enquête indépendante en vue d’établir les responsabilités sur ce cas de répression, d’extorsion de biens, de mauvais traitements.. et sanctionner les coupables et commanditaires conformément à la loi ;

- ordonner la restitution de tous les biens personnels et autres effets de valeur extorqués par les policiers ;

- prendre en charge tous les frais médicaux en faveur des victimes.

Fait à Kinshasa, le 31 mai 2008

LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)


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