QU’ATTENDAIT-ON DE LA CONFERENCE DE GOMA ?

QU’ATTENDAIT-ON DE LA CONFERENCE DE GOMA ?

Par Joseph M. Kyalangilwa
Président du GLFI (Suisse)

Toutes les populations de la République Démocratique du Congo et plus particulièrement celles du Kivu, attendAIEnt impatiemment les décisions salutaires et définitivement coordonnées qui sortiront de la Conférence de Goma.

En effet, nous soulignons bien qu’il s’agira des décisions coordonnées du fait que, depuis longtemps les populations des provinces martyres du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sans oublier la province sœur du Maniema, ont déjà tenu de nombreuses rencontres organisées soit par les autorités gouvernementales, soit par les Sociétés civiles, soit par les communautés établies au Kivu. A l’issue de chaque réunion ( conférence, colloque ou séminaire-atelier) tenue au Kivu ou en dehors du pays, un rapport général sanctionne toujours la fin des assises. Dans cet important document, les participants y consignent les résolutions et les recommandations adoptées qu’ils adressent officiellement aux autorités compétentes pour les dispositions utiles. Malheureusement et c’est bien dommage que les différents gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays ainsi que les responsables de la Communauté internationale dont les populations du kivu attendaien et espéraient voir résoudre leurs problèmes de Paix, de Sécurité et de Développement, avaient toujours bouché les oreilles et fermé les yeux face à l’indescriptible misère des innocentes populations.

Les patriotes congolais et les étrangers amis de la RDCongo qui ont lu les rapports finaux de toutes les rencontres sur la recherche de la paix au Kivu et dans la Région des Grands Lacs et qui lisent les déclarations et prises de position sur la présente Conférence de Goma, savent, plus ou moins, comment seront formulées les décisions de cette Conférence. Et, nous le répétons, si les gouvernements précédents et la Communauté internationale avaient écouté les populations, on n’arriverait pas à la triste situation qui prévaut actuellement au Kivu et la tenue de la Conférence de Goma serait une de trop ! C’est pourquoi, il est vivement recommandé aux dirigeants de la Conférence de Goma de lire publiquement et d’analyser objectivement tous les mémorandums, prises de positions et déclarations leur adressés par toutes les communautés établies au Kivu et de leurs diasporas vivant à l’étranger.

Après avoir vécu toutes les crises et témoin oculaire de tous les crimes infligés injustement aux paisibles et légendaires accueillants Kivutiens et après avoir lu attentivement les mémorandums, prises de position et déclarations des communautés ethniques du Kivu, des sociétés civiles et de leurs composantes, des confessions religieuses ainsi que les messages d’encouragement adressés aux organisateurs et aux participants aux assises de la Conférence de Goma, nous pouvons avancer que les décisions attendues de cette conférence tourneront autour des 10 points. Ces décisions porteront donc essentiellement sur :

1. Le désarmement forcé à opérer par la MONUC (Mission des Unies en RDCongo) en collaboration avec les vaillants éléments des FARDC (Forces Armées de lq RDCongo), de tous les groupes armés étrangers (Hutu-rwandais), les rapatrier dans leur pays le Rwanda en même-temps que tous les autres réfugiés Hutu-rwandais encore présents au Kivu ;

2. Désarmer tous les nkundabatwwristes, vérifier leurs identités et arrêter le général déchu Laurent Nkundabatware Mihigo et ses mercénaires, les mettre à la disposition de la CPI (Cour Pénale Internationale) à La Haye (Hollande) pour y répondre de tous ses crimes commis à Kisangani, à Bukavu et au Nord-Kivu.

3. En collaboration avec les chefs coutumiers, recenser les populations du Kivu aux fins de connaître exactement s’il y a des congolais authentiques qui seraient encore réfugiés dans les pays voisins. Pendant cette opération de recensement, l’on devra délivrer à tous les citoyens congolais leurs cartes d’identités biométriques ;

4. Revoir de fond en comble toutes les acquisitions des terrains dans le Kivu et restituer aux autorités coutumières leurs terrains spoliés et réhabiliter les chefs coutumiers traditionnels qui seraient encore abusivement écartés, et respecter les limites de leurs circonscriptions telles qu’elles étaient en 1959 et ce conformément aux cartes ethnographiques d’avant 1960.

5. Pour assurer la sécurité permanente des populations et la sauvegarde des frontières étatiques de l’Est de la RDCongo, créer urgemment les nouveaux bataillons militaires dans les territoires de Fizi, Uvira, Kalehe-Idjwi, Masisi-Rutshuru, Lubero-Beni Bunia et Mahagi. Installer les bases aériennes des FARDC à Minembwe, Shabunda et Walikale pour la surveillance efficace de notre espace aérien fréquemment violé par les aéronefs étrangers. Installer les brigades de la Force Navale à Kalemie, Baraka, Uvira, Idjwi, Bitshumbi et à Mahagi-Port.

6. Annuler toutes les décisions qui seraient prises pour la création des nouvelles entités territoriales ou coutumières sans consultation préalable des populations autochtones concernées.

7. Nommer courageusement les grandes puissances qui importent du Rwanda et de l’Uganda les ressources naturelles pillées au Kivu et dans l’Ituri et qualifier sévèrement ces grandes puissances des commanditaires avec leurs collabos le Rwanda et l’Uganda, de tous les crimes qui continuent de se commettre impunément au Kivu, partie intégrale d’un pays indépendant et souverain qu’est la République Démocratique du Congo, membre de l’ONU.

8. Reprendre les travaux arrêtés de réhabilitation des axes routiers Bukavu-Mwenga-Kalole-Wamaza-Kasongo et entreprendre concomitamment de cet important axe routier, Kisangani-Walikale-Bukavu-Uvira et Kisangani-Komanda-Beni-Butembo-Goma-Kalehe-Miti. Construire l’axe routier Uvira-Fizi-Kalemie et de Kindu-Kalima-Burhale et Kindu-Punia-Lubutu, Kindu-Kampene-Kalole-Penekusu-Matili ainsi que l’axe Sake-Masisi-Walikale :

9. Réhabiliter les centrales hydroélectriques des Ruzizi I et II et construire les nouvelles centrales hydroélectriques Ruzizi III, et sur les chutes de Ulindi et Elila et tirer les lignes haute tension Bukavu-Uvira-Fizi et Bukavu-Twangisa-Mwenga-inter connexion avec la centrale de Mungombe/Kamituga-Lugushwa-vers Shabunda-inter connexion avec la centrale hydroélectrique de Kalima-Kindu. Continuer à tirer la ligne haute tension Goma-Rutshuru-Lubero-Butembo-Beni. Intensifier l’électrification urbaine et entreprendre l’électrification rurale. Doter chaque territoire rural d’une station de distribution d’eau. Achever la construction des bâtiments inachevés (cliniques et autres instituts) à Bukavu et à Goma et réhabiliter les voies urbaines et procéder à l’extension des villes de Goma et de Bukavu vers les nouveaux lotissements tels que prévus en 1947. Réhabiliter les formations médicales existantes, construction de nouvelles écoles primaires et secondaires après avoir restauré celles construites avant 1960 et doter chaque province d’une université de grande capacité d’accueil avec toutes les facultés, abritée dans un ensemble d’infrastructures adéquates. Construire à Bukavu et à Goma une grande salle multifonctionnelle de l’Etat, à minimum mille places pour les activités culturelles.

10. Eriger les chefs-lieux de tous les territoires en cités extra-coutimières et les grands centres d’Uvira et de Kamituga en villes, délimiter leurs circonscriptions et doter chaque entité administrative d’un lotissement urbain pirvu de toutes infrastructures.
Fait ce 7 janvier 2008.

Joseph Kyalangilwa Muyengo


Brève description du lien

Joseph Kyalangilwa Muyengo