OLPA s’insurge contre l’interdiction d’accès d’un journaliste au stade de Kananga
L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, s’insurge contre la mesure d’interdiction d’accès au stade qui frappe Nick Tshisungu, animateur de l’émission sportive « Butoke pa Manaya » diffusée par Full contact Radio (FCR), une station privée de radio, émettant à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental, au centre de la République démocratique du Congo (RDC).
Nick Tshisungu, animateur de l’émission « Butoke pa Manaya » qui signifie « Toute la lumière sur le sport » est frappé d’interdiction d’accès au Stade des jeunes de Katoka de Kananga, et d’effectuer des reportages sur les activités de l’Entente urbaine de football de Kananga (Eufkana), depuis le 1er juin 2011.
Une interdiction qui intervient après la diffusion, le 27 mai 2011, de l’émission « Butoke pa Manaya ». Au cours de cette émission, le journaliste déplorait le détournement des recettes des rencontres sportives et la paupérisation des joueurs.
L’Eufkana a adressé, le 30 juin 2011, une lettre au journaliste pour lui signifier qu’à cause de ses injures à l’endroit des dirigeants de l’Eufkana et sa tentative de vouloir inciter la population à la haine, il était interdit d’accès au stade des jeunes de Katoka et de couvrir les activités de l’Entente urbaine de football de Kananga.
La lettre a été signée par le président de l’Eufkana, Me Jean-Robert Lufuluabo et par le secrétaire exécutif, Dieudonné Tshimanga. Ce dernier a expliqué que la mesure pourrait durer deux à trois semaines, à condition que le journaliste change d’attitude.
Eu égard à ce qui précède, OLPA condamne cette mesure d’interdiction qui constitue une entrave à la libre circulation de l’information.
Il s’agit d’une atteinte grave à la liberté de la presse garantie par les lois congolaises et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains.
Par voie de conséquence, OLPA exige la levée immédiate de cette mesure liberticide et invite les autorités de la province à favoriser l’exercice de la liberté de la presse dans leur juridiction.
