OLPA surpris par l’interpellation de deux journalistes à Bandundu-Ville
L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, est surpris par l’interpellation de Dadou Ekiom et Guy Ngiaba, respectivement correspondants à Bandundu-ville de la chaîne de télévision privée « Télé 50 » et de l’hebdomadaire Kimpangi, deux médias émettant et paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Dadou Ekiom et Guy Ngiaba, deux journalistes basés à Bandundu-ville, chef-lieu de la province du Bandundu dans la partie ouest de la RD Congo, ont été inculpés d’imputations dommageables à l’endroit de Boniface Ntwa Boshewa, président de l’Assemblée provinciale du Bandundu, par le Parquet de grande Instance de Bandundu, puis placés en détention à la prison du Cinquantenaire, le 27 novembre 2012.
Les deux journalistes sont accusés d’avoir animé et diffusé, le 2 novembre 2012, sur la chaîne locale « Nzondo Télévision », émettant à Bandundu-ville, une émission intitulée « Référendum ».
Au cours de cette émission, les journalistes ont évoqué le malaise qui prévaut au sein de l’Assemblée provinciale du Bandundu, où un groupe des députés envisagerait la destitution des membres du bureau de cette institution pour n’avoir plus convoqué les séances plénières.
Absent de la ville lors de la diffusion de l’émission, Boniface Ntwa Boshewa s’est empressé, à son retour au Bandundu, à porter plainte contre les journalistes pour imputations dommageables.
De ce qui précède, sans se prononcer sur le fond de l’affaire, OLPA déplore la procédure cavalière ayant abouti à l’arrestation et à la détention de deux journalistes.
OLPA tient à s’assurer que la procédure judiciaire engagée contre les journalistes Dadou Ekiom et Guy Ngiaba préservera la liberté de la presse ainsi que la bonne administration de la justice.
OLPA dit non à toute initiative visant l’instrumentalisation de la justice par des autorités politiques et administratives pour intimider les médias et les journalistes dans l’exercice de leur métier. Une telle attitude constitue une atteinte grave à la liberté de la presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.
En conséquence, OLPA exige la libération immédiate et inconditionnelle de deux journalistes.
