RDC: Muselèment de l'opposition politique selon la VSV pour les droits de l'homme
COMMUNIQUE DE PRESSE N°019/RDC/VSV/CE/2013
RDCONGO : ENCORE UNE TENTATIVE DE MUSELLEMENT DE L’OPPOSITION POLITIQUE VIA LES INSTANCES JUDICIAIRES
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement choquée et préoccupée par l’acharnement dont font l’objet les hommes politiques de l’opposition de la part des acteurs de la majorité au pouvoir qui ne cessent d’instrumentaliser les instances judiciaires en République Démocratique du Congo (RDCongo), et ce, dans l’unique but de réduire au silence des adversaires politiques traités comme des ennemis alors qu’ils constituent des interlocuteurs valables en vue de la construction d’une société réellement démocratique.
La dernière illustration en date est la menace d’arrestation qui pèse sur M. Jean-Baptiste BOMANZA, Conseiller politique du Sénateur Jean-Pierre BEMBA GOMBO et Coordonnateur Adjoint et Porte-parole de l’Union pour la Nation.
En effet, dimanche 23 juin 2013, dans la journée, M. Jean-Baptiste BOMANZA qui se rendait à une réunion des notabilités de la province de l’Equateur est intercepté à quelques mètres de son domicile par un inconnu qui le salue et profite de l’occasion pour solliciter un entretien.
En lieu et place de la conversation, c’est plutôt une invitation émise la veille, samedi 22 juin 2013 par le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe qui est tendue à l’opposant politique. L’invitation porte la signature de l’Officier du Ministère Public, M. Bayinga Mwehu, Substitut du Procureur Général.
Dans cette invitation, il est demandé à M. Jean-Baptiste BOMANZA de se présenter au cabinet de l’Officier du Ministère Public mardi 25 juin 2013, à 10 heures précises.
Ayant trouvé cette procédure irrégulière et suspecte, l’opposant politique M. Jean-Baptiste BOMANZA s’est interrogé sur les réelles motivations cachées derrière cette invitation dont la remise est intervenue dans la précipitation en cours de route, à un jour non ouvrable (dimanche le 23 juin 2013). En plus, l’invitation porte déjà le numéro RMP.5732/PG/BAM du dossier ouvert à charge de l’opposant politique pour “Imputations dommageables’’ sur plainte d’un ministre du gouvernement provincial de la ville province de Kinshasa.
Aussi, il s’avèrerait que cet acharnement judiciaire serait consécutif aux interventions faites par l’opposant politique sur une chaîne privée émettant à Kinshasa au cours desquelles, M. Jean-Baptiste BOMANZA aurait fustigé la légèreté d’un ministre du gouvernement provincial de la ville-province de Kinshasa. Ce dernier aurait abusé sexuellement d’une fille mineure de 17 ans, fait ayant occasionné une grossesse extra-utérine qui a nécessité une intervention chirurgicale pour sauver la vie de la victime.
Contacté par la famille pour la prise en charge effective des soins médicaux requis par l’état de santé de la fille mineure, le ministre provincial aurait brillé par le mutisme et une indifférence totale et ce, jusqu’à ce jour.
Les diverses tentatives de monsieur Jean-Baptiste BOMANZA pour rencontrer le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, monsieur André KIMBUTA YANGO à ce sujet sont demeurées vaines.
Au lieu d’instrumentaliser abusivement la justice, les hommes politiques congolais devraient veiller, avant tout, à leurs propres comportements afin de sauvegarder la dignité inhérente à leurs hautes charges publiques.
Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités congolaises :
- le respect de l’article 15 de loi n°07/008 qui stipule : “aucun membre de l’opposition politique ne peut être interpellé, poursuivi, recherché, détenu ou jugé en raison de ses opinions politiques exprimées dans le respect de la Constitution, des lois et Règlements de la République ;
- de mettre un terme à l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire en ordonnant toutes affaires cessantes l’arrêt des poursuites judiciaires contre M. Jean-Baptiste BOMANZA ;
- de diligenter enquête indépendante afin de faire la lumière et établir les responsabilités sur les allégations de viol sur mineure de la part d’un ministre du gouvernement provincial ;
- d’indemniser la victime de viol pour les préjudices subis.
Fait à Kinshasa, le 30 juin 2013
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)
