« LE RESPECT DES DROITS DE LA FEMME COMME MECANISME DE LUTTE CONTRE LE VIH – SIDA »

Objectifs de la communication :
- Rendre les femmes responsables de toutes les formes de discrimination faites à leur égard et de la violation de leurs droits ainsi que de ses conséquences ( VIH-SIDA ) ;
- Rendre les femmes capables de respecter et de faire respecter, de protéger et faire protéger, de promouvoir et de faire promouvoir leurs droits ;
- Susciter les femmes à être à la fois agents et bénéficiaires des actions relatives au respect de leurs droits en vue de se protéger contre le VIH-SIDA.
Introduction.
Les droits de l’homme et de la femme constituent de par ce monde et cela depuis plusieurs années, un sujet suscitant beaucoup de débats et de passions. Car de ce monde en mutation rapide, il est impossible de parler de la paix, de la justice, et de développement durable, si l’homme n’est pas respecté dans toutes ses dimensions.
Cependant, la question de al dignité humaine doit rencontrer la conception commune de tous les êtres humains. Ainsi, la méconnaissance de la valeur de la personne et le mépris des droits de la femme conduisent à des actes de barbarie, de terreur, des privations de liberté, des traitements dégradants ou cruels… actes qui révoltent la conscience de l’humanité tout entière.
Devant tels actes, la communauté internationale qui est donc l’ensemble de tous les Etats, a pris des mesures pour protéger l’homme et spécialement celui de sexe féminin qui est classé parmi le groupe le plus vulnérable.
A cet effet, le contour des droits de la femme et leur contribution dans la lutte contre le VIH-SIDA feront l’objet de notre présent exposé.
I SITUATION DES FEMMES DANS LES SOCIETES ANCIENNES.
L’homme ( mâle et femelle ) reste un mystère. Même si les chrétiens disent « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa.
Dieu les bénit et Dieu leur dit « soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez la… ( Genèse, 1,27-28 ; Bible Tob ).
Ce mystère a plongé l’homme de sexe masculin dans une situation de domination.
En effet, dans l’Empire Romain, les femmes étaient considérées comme les choses et placées au même titre que les esclaves. Elles étaient comptées parmi les biens de la maison de l’homme. Elles étaient exclues de la vie politique et du service militaire….
En Orient, le trait le plus général en matière de croyance politique concernant la femme était toujours un asservissement de la femme beaucoup plus rigoureux : voilée, soumise au bon plaisir de leur père ou époux, répudiable à volonté, obligée de subir la polygamie et l’enfantement innombrable…tel était son statut.
En Europe, le régime fasciste se montrait sévèrement anti-féministe. La femme &tait brutalement renvoyée à son ménage et surtout à son rôle de procréatrices des futurs guerriers ( cfr. Histoire de Jeanne d’Arc ).
Aux Etats-Unis d’Amérique, les femmes ne pouvaient pas accéder aux études supérieures et à des professions importantes.
En Afrique et spécialement en RDC , la femme était renvoyée à son ménage, forcée au mariage du choix des parents, interdits d’étudier et d’accéder à des professions etc…
Cette situation malheureuse avait fait naître des doctrines féministes. Ces derniers estimaient qu’une humanité dominée par l’esprit féminin tendait à devenir moins violente et qu’il régnerait plus de douceur et de charité. Ces auteurs ( St. SIMON et Auguste COMTE ) se forçaient de démontrer qu ‘il ne pouvait y avoir de véritable démocratie sans la participation de la femme.
En définitive, la femme vivait dans un état d’asservissement et d’esclavagisme et que son émancipation intellectuelle et politique devrait être envisagée.
II. SITUATION DES FEMMES DANS LES SOCIETES MODERNES.
Les sociétés modernes se sont forcées de mettre fin à ces situations qui ont caractérisées les sociétés anciennes.
En effet, en 1926, la communauté internationale a pris des dispositions pour abolir l’esclavage, la traite des esclaves et des institutions et des pratiques analogues à l’esclavage.
Elle a défini donc l’esclavage comme étant l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux.
L’on peut encore évoquer :
1) L’arrangement international du 18 mai 1904 pour la répression de la traite des blanches, amendé par le protocole approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 d décembre 1948 ;
2) La convention internationale du 4 mai 1910 relative à la répression de la traite des blanches, amendé par le protocole susmentionné ;
3) La convention internationale de 30 septembre 1921 pour la répression de la traite des femmes et des enfants, amendée par le protocole approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies, le 12 octobre 1947 ;
4) La convention internationale du 11 octobre 1933 pour la répression de la traite des femmes majeures, amendée par le protocole susmentionné ; et tous unifiés par :
5) La convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui du 09 décembre 1949.
En effet, les Etats considèrent que la prostitution et le mal qui l’accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la prostitution et le VIH-SIDA, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine et mettent en danger le bien être de l’individu, de la famille et de la communauté.
Si la traite des esclaves&raquo est définit par la convention de 1926 précitée comme étant tout acte de capture, d’acquisition ou de cession d’une personne en vue de la réduire en esclavage ; tout acte d’acquisition d’ un esclave en vue de le vendre ou l’échanger ; tout acte de cession par la vente ou échange d’une personne acquise en vue d’être vendue ou échangée, ainsi qu’en général tout acte de commerce ou de transport d’esclaves, quel que soit le moyen de transport employé, la convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, réprime même l’exploitation d’une autre personne , même consentante ( articles 1er et 2 ).
Cependant, en 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme vient affirmer le principe de la non discrimination et proclame que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit et que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncées, sans distinction aucune notamment de sexe ( articles 1er et 2) .
Mais malgré que la Déclaration universelle des droits de l’homme insiste sur le fait que Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude et que l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes, les Etats constatent en 1956 que , la traite des esclaves et les institutions et pratiques analogues à l’esclavage n’ont pas encore été éliminés dans toutes les régions du monde. Ce qui a nécessité la convention complémentaire y relative la même année.
Toutes ces mesures n’ont pas arrêtées la discrimination à l’encontre de la femme et son asservissement ;
Ainsi, en 1952 les Etats souhaitant mettre en œuvre le principe de l’égalité des droits des hommes et des femmes contenu dans les textes précités, ont signé une convention sur les droits politiques de la femme. En effet, les femmes, auront dans les mêmes conditions d’égalité le même droit que les hommes d’occuper tous les postes publics et d’exercer toutes les fonctions publiques établies en vertu de la législation nationale, sans aucune discrimination ( article 3 de la convention ).
La convention de l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 d décembre 1979 vient encore rappeler que la discrimination à l’encontre des femmes viole les principes de l’égalité des droits et du respect de la dignité humaine, qu’elle entrave la participation des femmes, dans les conditions que les hommes à la vie politique, sociale, économique et culturelle de leur pays, qu’elle fait obstacle à l’accroissement du bien être de la société et de la famille et qu’elle empêche les femmes de servir leur pays et l’humanité dans toute la mesure de leurs possibilités.
La discrimination à l’égard des femmes est définie par la convention comme toute distinction , exclusion, ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine ( article 1er de la convention ).
III. ETAT ACTUEL DE LA QUESTION ET LA LUTTE CONTRE LE VIH-SIDA
Peut-on affirmer que les droits de la femme sont respecté à travers le monde et particulièrement en République Démocratique du Congo ?
En effet, dans les situation de pauvreté comme celles qui sévissent la R.D.C., les femmes cherchent à avoir un minimum accès à l’alimentation, aux services médicaux, à l’éducation, à la formation ; aux services médicaux, à l’éducation, à la formation, aux possibilités d’emploi et à la satisfaction d’autres besoins.
Cependant, cet accès donne l’occasion dans la plupart de cas à des anarchies sexuelles sans précédent et cela en violation des conventions pertinentes précitées. Le sexe est considéré comme ouvre voie ou bonheur et au bien-être des femmes.
Dans le domaine de l’éducation et de la formation, il arrive souvent que les professeurs tant des humanités que des universités et des grandes écoles ;, usent de la satisfaction sexuelle basée sur des procédés tels que les remarques, les commentaires, les pressions discrètes ou ouvertes, invitations pour provoquer la réussite scolaire ou l’échec des jeunes filles.
Ainsi, les pertes de virginité des petites filles se multiplient presque partout et à des âges sans cesse décroissants. Elles sont perpétrées pour la majorité des cas par des adultes. C’est donc le règne de la pédophilie en toute impunité en R.D.C. Cette défloration est faite sous condition d’achat de vêtements, de chaussures, de bijoux ou, simplement de nourriture.
Ce qui est encore malheureux, les jeunes femmes en quête d’emploi ou déjà engagées dans les services publics, parapublics ou privés subissent sans cesse des demandes sexuelles intensives. Nombreuses d’entre elles d’entre elles sont intimidées dans leurs lieux de service, sous forme variée et cela par des procédés visant à les arracher physiquement. C’est que l’acquisition d’un emploi ou le maintien à un poste dépendent de la satisfaction sexuelle du patron. Les avancements en grade peuvent être, quant à eux, suspendus à un refus ou à un agrément.
L’on peut encore évoquer les cas des servantes et des domestiques qui sont généralement initiées au sexe par leurs patrons et par ceux qui les emploient. Les secrétaires de bureaux sont constamment sollicitées par les chefs hiérarchiques pour leur servir de maîtresse. Etc. …
En revanche, si dans la plupart de cas, les femmes sont initiées au sexe par les hommes, il arrive des cas où les femmes sont responsables de la situation.
En effet, pour plusieurs jeunes filles et femmes, le corps n’est plus seulement le sujet de beauté : Il doit aussi devenir un objet de rentabilité. En d’autres termes, il ne sera beau que dans la mesure où il atteste sa rentabilité.
La pauvreté qui a occasionné la difficulté de vivre, amènent certaines jeunes filles et femmes à mettre leur sexe en jeu ou en commerce. Celui-ci ( sexe) est à la portée de ceux qui disposent du pouvoir, de l’autorité, et des biens. Ainsi, son accès aux couches sans argent ni pouvoir se complique chaque jour davantage.
Voilà pourquoi nombreuses jeunes filles et femmes capitalisent au maximum ces procédures et réussissent par leur biais, à conquérir des positions de pouvoir et d’influence non à cause de leurs compétences, mais en compensation de leurs largesses sexuelles.
En conséquence, il faut savoir que l’anarchie sexuelle, la débauche ne favorisent pas la lutte contre le VIH-SIDA. Cette maladie sexuellement transmissible qui nous invite tous à la maîtrise, à la discipline de l’instinct sexuel, car il va de notre vie, de la vie de notre partenaire, et tout compte fait de la survie de notre société.
CONCLUSION.
La lutte contre le VIH-SIDA doit s’inscrire dans le vaste effort de l’humanité à promouvoir la vie. La vie est une valeur fondamentale à laquelle l’homme tient et par conséquent, le respect des droits de la personne humaine doit mettre en exergue cette valeur.
L’histoire nous apprend avec Monsieur SIEGMUND que quand les désordres sexuels règnent à demeure dans une société, une civilisation si haute soit-elle court infailliblement à sa perte.
Nous terminons en insistant que si les droits de la personne humaine sont respectés, si les droits de la femme que nous aimons sont pris en considération en tant qu’être humain, nous mettrons fin à l’égoïsme et l’exploitation de l’homme par l’homme.
Ainsi, la sexualité aura un sens, il aura une sexualité faite dans l’amour où les personnes se respectent mutuellement et qui ont le souci d’être au service de l’une et de l’autre jusque dans la souffrance et le VIH-SIDA sera evité.
Alphonse LONGBANGO NGBANDOMA
Coordonnateur
Association pour le Volontariat Droits au Progrès Social