REGARDS CROISES SUR LES VETEMENTS MOULANTS.

La mode est aujourd’hui aux vêtements moulants. Les jeunes filles, à Kinshasa et partout ailleurs dans le pays, en raffolent. Pantalons épousant les sinuosités du corps, “ Body ”, “ serre – corps’’, des vêtements transparents qui laissent très peu de place à la discrétion et à la pudeur constituent l’arsenal quotidien des jeunes filles ( écolières, étudiantes ) et aussi des jeunes mamans de Kinshasa, Capitale de la R.D.C. Des points de vues divers divergents sont exprimés ici et là. Nous proposons aujourd’hui trois regards croisés, tous réprobateurs évidemment. D’autres avis pourront être exprimés et constituer ainsi un débat très ouvert auquel chacun est appelé à participer.
a. Un juriste parle de l’impact de l’habillement (indécent) sur le contrat de travail
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les canons de la mode et des usages vestimentaires féminins en vigueur au lieu de travail en RDC et partout ailleurs ont un caractère accrocheur très prononcé. Il suffit de faire un petit tour dans n’importe quelle entreprise de la place pour s’en convaincre. De la blouse transparente, sur une nudité complète du buste, au pantalon ou à la robe roulant étroitement le corps en passant par des jupettes ; les femmes, surtout les jeunes femmes, viennent au travail porteuses d’une tenue vestimentaire particulièrement osée.
Une telle tenue aurait pu étonner il y a plusieurs années. Mais hélas ! elle est aujourd’hui, sinon tolérée, en tous cas jugée parfaitement conforme aux canons de la mode.
Voilà qui interpelle la conscience de plus d’un observateur sérieux. D’autant que la tenue en question n’apparaît pas appropriée dans des bureaux, car elle est de nature à créer un certain trouble dans une entreprise qui emploie un personnel mixte.
Ce faisant, la réflexion que voici tentera, autant que faire se peut, de répondre à la question de savoir quelle sera l’influence décisive que peut avoir un comportement vestimentaire sur le contrat de travail. Pour le dire autrement, quelle sera l’attitude du chef d’entreprise vis-à-vis d’un agent féminin qui adopterait un tel comportement vestimentaire ?
Il convient de noter, à cet effet, qu’en principe le chef d’entreprise ne peut pas régenter la tenue de son personnel et qu’il lui est totalement indifférent que l’un de ses agents féminins ou autres adoptent pareille tenue en dehors de l’entreprise.
En revanche, en tant que responsable de la bonne marche de l’entreprise, l’employeur a le légitime souci du bon ordre dans l’entreprise. A ce titre, il est en droit, en vertu de son pouvoir disciplinaire, d’intervenir si le comportement d’un de ses salariés est de nature à créer le trouble et l’agitation dans les bureaux de l’entreprise. Ainsi, lorsqu’il estimera que la tenue vestimentaire de l’une de ses employées n’est pas correcte, le chef d’entreprise procédera de la manière suivante pour y mettre fin :
D’abord il commencera par lui faire part verbalement de sa réprobation qui sera suivie ensuite d’un avertissement par écrit. Celui–ci portera une demande de modification, par cette employée, de son comportement dont le renouvellement amènerait l’employeur à envisager son licenciement.
Si, malgré cet avertissement, l’employée persistait à venir travailler dans la même tenue, l’employeur, dans le respect strict de la Loi, prendrait enfin, la décision de licenciement d’une telle employée. C’est en cela que réside l’impact de tels usages vestimentaires féminins sur le contrat de travail.
De plus, s’il est vrai que l’on peut admettre la coquetterie d’une jeune femme, désireuse de se mettre en valeur et d’attirer les regards masculins, que l’évolution actuelle des mœurs tolère que les femmes se montrent maintenant les seins nus ; il n’en demeure pas moins vrai cependant que cette tolérance doit être limitée au domaine de loisir, au bord des piscines ou des plages. Elle ne s’étend certainement pas aux lieux de travail, sinon pour les artistes de music – hall ou de cabaret.
C’est donc à bon droit que l’auteur d’une telle tenue soit rigoureusement sanctionné. Il s’agit, en fait, d’une faute lourde, c’est – à – dire, une cause réelle et sérieuse de rupture du contrat de travail.
b. Un jeune collégien s’exclame : “ à qui la faute ? ”
La mode prend de pus en plus de l’ampleur dans notre pays, la République Démocratique du Congo. Tout le monde veut s’y conformer sans pour autant tenir compte des inconvénients qu’elle présente.
On constate que les filles s’habillent de manière exagérée, trop fantaisie. A qui la faute ?
La responsabilité est partagée entre les couturiers qui ne conçoivent plus des modèles beaux à voir et les acheteurs qui veulent à tout prix se faire belles, quel que soit le vêtement, même si certains vêtements laissent voir les parties du corps qui devaient normalement être cachées.
On ne doit pas tout permettre. Le mal restera mal et le bien restera bien, même si le mal semble parfois dominer. Nous avons été créés pour louer, servir et respecter Dieu, disait St Ignace de Loyola. En exposant ainsi notre corps, nous respectons – nous, et servons - nous Dieu ?
Etre à la mode n’est pas mauvais, mais quand cette mode ne favorise plus le respect du corps, on doit la dénoncer.
Ce fléau qui ronge notre société actuelle, est –ce un héritage du passé ? Non. Dans les temps, les gens tenaient aussi à être à la mode, mais de manière respectueuse, surtout pour les jeunes filles. Elles s’habillaient très souvent en robe. Mais aujourd’hui, combien en mettent encore ? Est-ce là un problème d’éducation qui, du reste, est bafouée de no jours ?
A l’époque, la tenue était réglementée, même à l’école. Les jeunes filles s’habillaient en jupes dépassant les genoux. Aujourd’hui, c’est le contraire. Qui en sont responsables ? Quelle éducation donne-t-on aux enfants ? A l’école, la discipline est complètement relâchée. Ce qui fait que les jeunes filles s’y rendent en mini – jupes avec grande fierté et elles se présentent ainsi dans leurs lieux des Cultes ; alors qu’elles se disent “ sœurs en Christ, donc modèles ”. Quel désastre ! Voilà jusqu’où le mode terrifie.
Les Africaines actuelles ont perdu leurs valeurs traditionnelles au profit de celles de l’Occident. Tout cela, par simple souci d’être à la mode, à la page. C’est cela bien s’habiller. Mais pour moi, on est bien habillé quand on met des vêtements qui ne portent pas atteinte à la pudeur. On est bien habillé en d’autres termes lorsqu’on porte des habits qui respectent son corps et les autres. Une forte femme par exemple ne devrait pas s’habiller en pantalon moulant. C’est indécent. Habillons – nous bien donc, chères sœurs !
c. Une religieuse ( Théresienne de Kinshasa) : “ un pareil habillement blesse la pudeur ”
Aujourd’hui plus que jamais, le monde est dans un tournant vertigineux de transformation sans précédent à tous les niveaux : culturel, politique, technologique, éthique, etc. Et ce qui ne fait pas de doute à ce sujet, c’est que ces transformations ne vont pas sans affecter, sans altérer la manière de s’habiller de la femme congolaise en général, de la jeune fille kinoise, en particulier.
Contrairement à la plupart des mamans, la jeune kinoise prend plaisir à porter des vêtements moulants ( pantalons, blouses, pull – over et jupes qui moulent le corps ), et transparents ( qui laissent voir certaines parties sensibles du corps ).
L’habit joue un rôle d’une importance capitale. Il sert à couvrir le corps et à le protéger contre certaines intempéries. Ce rôle primaire de l’habit semble être perverti à Kinshasa, ville cosmopolite, véhicule des mentalités. La mode a introduit une manière de s’habiller perverse et désagréable. Aujourd’hui, la jeune fille kinoise porte “ les collants ” qui dessinent le corps, les mini – jupes, les transparents qui montrent certaines parties du corps qui devraient être cachées.
Les jeunes filles rencontrées nous disent qu’elles veulent être “ à la mode ”, elles doivent être “ à la page ”, elles cherchent à “ se distinguer ” en ayant un habillement qui réponde à un besoin d’identification et de différenciation. Elles les veulent s’affirmer. Il y a en elles un besoin d’être regardé, d’attirer l’attention et de séduire. Il reste cependant qu’un pareil habillement blesse la pudeur.