LES DROITS DU PETIT PEUPLE DOIVENT ETRE RESPECTES ET PRIS EN COMPTE.

C’est désormais un scénario bien connu. A des intervalles plus ou moins rapprochés, des actions musclées sont lancées contre les petits vendeurs, pour la plupart des mamans, qui vendent des marchandises le long de grandes artères de la ville.Presque chaque fois qu’il y a de nouvelles autorités à la tête de la capitale ou de certains Ministères (Economie Nationale, Petites et Moyennes Industries, Finances..), nous assistons à de telles mesures de répression. Ces autorités veulent « mettre de l ‘ordre » ! Le prétexte ? Tous ces vendeurs et vendeuses ne donnent pas une très belle impression ou une belle image de notre capitale. C’est vrai, peut-être.
Mais ce phénomène demande quand même une petite réflexion, car ces mesures provoquent chaque fois un certain étonnement, parce qu’elles semblent totalement discriminatoires.
Pendant que des peuvres mamans sont chassées de « leur poste de travail » par la force, des kiosques de Coca-Cola, des stations d’essence (Shell, Mobil, Fina, Agip, Cohydro, Sonangol) se multiplient et envahissent les principaux espaces verts de Kinshasa.
On les installe aux plus beaux endroits, sur des carrefours, voire au milieu des ronds-points.Cela provoque des embouteillages monstres, la pollution ; et on peut se demander si ces kiosques et ces stations embelissent réelllement la ville, si les responsables qui donnent des autorisations de les construire s’occupent fort de l’urbanisme ou de l’environnement. Ces gens-là, ces nantis, jamais on ne les chasse. Au contraire, on les attire.
Pourquoi ? La réponse est claire : Il s’agit d’une affaire de sous, de beaucoup de sous. Sûrement pour ces soci étés et pour l’Etat Congolais. Car ce sont des sociétés multinationales, qui dominent le monde et même les gouvernements de par le monde, qui sont capables de déclencher des guerres au nom de leurs intérêts – comme la guerre du Golfe, comme celle que notre pays, la RDC vient de connaître cinq ans durant –, des guerres dont le petit peuple pâie toujours seul les frais : morts en série, misères de tous ordres, destructions des habitations et de l’environnement, déplacements des populations,etc…

Mais pourquoi tant de mamans vendent-elles le long des artères de Kinshasa ? Ce n’est sûrement pas pour leur plaisir. Il y a également beaucoup d’hommes qui pratiquent le même « métier » le long des rues et avenues de Kinshasa. Ce qui n’est certainement pas d’usage dans les coutumes africaines. Là aussi, la raison est bien connue : ils font cela pour gagner leur vie, n’ayant rien d’autre à entreprendre.
Leur interdire ce commerce, les chasser (souvent sans respect et sans dignité), c’est les condamner à mourir de faim, à la mendicité et à les pousser sur le chemin du vol.
Beaucoup de gens veulent travailler et gagner leur vie de façon honnête. Mais ils ne savent que faire , comment et par où commencer ; ne disposant de rien.

Les diplômes ornent désormais les devantures des vitrines dans des salons des familles kinoises. Ils sont devenus des objets de décoration. Des pièces de musée dont on se vante dans chaque ménage : « Regardez, mon fils a terminé sa lience à l’Unikin. Admirez son diplôme », dit avec fierté une maman d’une cinquantaine d’années habitant la Commune de Lemba.
Un père de famille de la Commune de Kasa-Vubu a fait plastifier l’Attestation Tenant Lieu de Diplôme que sa faille a obtenu à l’ISP/Gombe : « Mamy a été « collée » il y a trois mois, mais elle ne travaille pas encore » déclare ce quadragénaire à la tête d’une famille de 6 enfants dont 4 filles. La chanson est sur toutes les lèvres : « IL N’ Y A PAS DE TRAVAIL POUR NOS ENFANTS. » Lesquels sont obligés de « se débrouiller » n’importe comment et n’importe où. Quitte à vivre. Pardon. A survivre car nous avons cessé de vivre dans ce pays. Nous vivotons. Ou Nous existons. C’est selon.

Aui lieu d’employer des mesures réprésssives, il faudra donc s’attaquer la racine du mal. Qui est LE CHOMAGE. IL N’ Y A PAS D’EMPLOIS DANS CE PAYS. Et le jour où feu Laurent-Désiré Kabila a lancé, fièrement et avec conviction, à la face de son peuple : « NOUS ALLONS CHASSER LE CHOMAGE », le vieux a reçu immédiatement des applaudissements frénétiques et mérités. Sponatés et chaleureux. Le peuple voyait déjà un nouvel avenir pointer à l’horizon : « enfin, nous allons pouvoir respirer et vivre. Finie la misère, adieu la mendicité, l’ennui et la honte de ne pouvoir rien faire ». Mais l’espoir suscité par cette « prophétie nationaliste » s’est vite estompé. Brutalement. Définitivement. Avec cette guerre venue de on ne sait d’où. Et qu’on nous a imposée. Comme un fardeau dont on ne veut pas du tout.

Les mamans vendent pour vivre. Pardon, pour survivre. C’est la seule façon pour elles de gagner leur vie et de prendreen charge leurs nombreuses progénitures. Elles gagnent cette vie de manière honnête. Durement. Et à la sueur de leurs fronts ridés. C’est pourquoi,elles ne cessent de répéter à qui veut les entendre : « Bakolemba biso.Babengana biso ndenge balembi. Biso se mbamba na mosala oyo. Bazolinga tokufa to nini ?” ( Ils peuvent envcoyer tous les jours des policiers nous chasser, ils finiront par se fatiguer et nous laisser tranbquilles. Au juste, qu’est-ce-qu’elles veulent, ces autorités avec leurs mesures discriminatoires ? Notre mort ? »

Bien sûr, ces femmes ne remplissent pas à elles seules, les caisses de l’Etat. Comme les multinationales , mais elles font vivre et survivre des milliers de familles congolaises. Elles rendent aussi un grand service à tous ces travailleurs, ces fonctionnaires, ces élèves et ces étudiants qui se réveillent chaque matin (parfois sans avoir rien mis sous la dent) et qui peuvent trouver quelque chose à croquer…au coin d’une rue ; d’une avenue.

Le droit à la vie est le premier des droits. Il est le plus fondamental pour caque personne humaine. Et un Etat qui s’appelle « Etat de droit » doit pouvoir garantir ce droit pour chacun de ses habitants, nanti, moyen ou sans ressoyrces.
Donc, des mesures répressives ne résolvent rien du tout. IL FAUT CREER DES EMPLOIS. Car si les papas, les mamans et les jeunes ont du travail et un salaire, ils ne se permettront plus de passer des heures entières sur les bords des avenues et artères de Kinshasa…pour chercher à survivre.
LE PETIT PEUPLE MERITE DU RESPECT. IL A DES DROITS QUI DOIVENT ETRE PRIS EN COMPTE PAR LES DIRIGEANTS QUI SE DISENT DU PEUPLE ET SONT LA POUR LE PEUPLE.