Les détenues de Makala s'expriment!
Dans le cadre de la campagne contre la violence faite aux femmes, les prisonnières du centre pénitencier de Makala ont pu participer, le 5 décembre dernier, à une séance de sensibilisation. Au cours de cette matinée, les détenues ont évoqué des cas d’actes violents qui relèvent de certaines pratiques coutumières, telles que l’excision pratiquée sur la femme pour la « préparer » au mariage.
« Quand le mari meurt, on chasse la femme qui se retrouve à la rue et on lui arrache ses enfants », a déclaré une prisonnière.
Outre les coutumes traditionnelles, l’ignorance des droits de la personne et des lois du pays ainsi que le manque d’éducation reçue depuis la maison ont été montrés du doigt. Comme conséquences aux violences sexuelles, les femmes ont désigné les grossesses non désirées, les maladies transmissibles sexuellement, les infections telles que le SIDA, le décès, la perte de l’estime de soi, la stérilité qui menace les petites filles violées.
Une des prisonnières a évoqué l’habillement comme cause des violences sexuelles commises envers la femme, souhaitant que des mesures soient prises pour soigner la tenue des jeunes filles qui, selon elle, devraient éviter pantalons serrés et nombril à découvert.
Marie-Josée Lujilga, de l’Association des femmes magistrats, a rappelé que les enfants intériorisent ce qu’ils voient et entendent, d’où l’importance de l’éducation léguée par les parents. L’éducation populaire, notamment auprès des femmes, s’avère un des moyens essentiels pour combattre les actes de violence dont la société congolaise est victime. « Eduquer une femme, c’est éduquer toute une société », a déclaré la magistrate.
