Formation des activistes de lutte contre les violences sexuelles en milieu universitaire
INTRODUCTION
Le présent rapport décrit la formation des activistes de lutte contre les violences sexuelles animée à Kinshasa le 10 avril 2010 par Mr Joseph TSHIBALABALA DIKUYI Secrétaire Général de SODEC grâce à l’expertise reçue de VDAY.
30 déléguées des associations membres du Réseau des Femmes de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (REFESU) ont bénéficié cette formation qui était organisée à l’ISC/GOMBE par le REFESU avec des subventions du Projet ANE.
SESSION 1 : GENERALITES SUR LES VIOLENCES SEXUELLES
Pour cette session, après que les 30 participantes aient appris la définition de la violence sexuelle « un acte, une tentative d’acte ou un commentaire à caractère sexuel avec ou sans contact physique commis à un individu sans son consentement », le formateur a expliqué 19 types de violence sexuelle, à savoir : attentat à la pudeur, viol, excitation des mineurs à la débauche, proxénétisme, abus sexuel, sodomie forcée, fellation forcée, harcèlement sexuel, tentative de viol, pédophilie, zoophilie, nécrophilie, esclavage sexuel, prostitution forcée, mutilation génitale, grossesse forcée, stérilisation forcée, transmission délibérée des IST/VIH-SIDA, pornographie mettant en scène des enfants. Ayant rappelé la définition du viol tel que repris dans la loi n°06/018 du 20 juillet 2006, j’ai expliqué les différentes formes de viol : viol individuel, viol collectif, inceste, viol en réunion, viol comme arme de guerre, comportement à risque.
SESSION 2 : QUI SONT – ILS ?
Pour cette session, le formateur a orienté les participantes vers l’identification de ceux qui posent les actes de violence sexuelle en milieu universitaire et ceux qui les subissent. Pendant les travaux en groupe, les participantes ont fait identifié les auteurs de violences sexuelles et leurs complices ainsi que les victimes de violence sexuelle en milieu universitaire.
•Les auteurs de violence sexuelle en milieu universitaire et leurs complices :
-les enseignants
-les étudiants
•Les victimes directes : les étudiantes
•Les victimes indirectes : les parents ou les tuteurs des étudiantes victimes de VS
•Les victimes collatérales : les fiancés et les amies des étudiantes victimes de VS
Le formateur a expliqué la différence entre une victime et une survivante de violences sexuelles.
SESSION 3 : CE QUE LES VIOLENCES SEXUELLES DETRUISENT
Pour cette session, le formateur a amené les participantes à comprendre que les violences sexuelles détruisent la mentalité et la moralité si elles sont tolérées en milieu universitaire ; il a expliqué plusieurs conséquences de violences sexuelles, à savoir : traumatisme psychique, deuil pathologique, hypersomnie, insomnie, déséquilibre relationnel, disfonctionnement sexuel, comportement autodestructeur.
SESSION 4 : PREPARATION D’UN PLAN D’ACTION
Pour cette session, le formateur a aidé les participantes à établir une liste d’activités sur base d’un plan intégré de communication.
-Description du problème :
La majorité des étudiantes sont victimes d’harcèlement sexuel caractérisé par les cotes sexuellement transmissibles « C.S.T ».
-Quelles sont les actions prises ou non prises qui ont créé cette situation ?
•action prise : prise en charge des enseignants par les parents
•action non prise : non application stricte des instructions académiques.
-Quels sont les effets du problème ?
•abandon des études
•baisse de la représentativité de la femme au niveau des universités et instituts supérieurs
•échec dans les cours
•manque de cotes
•IST/VIH-SIDA
-Qui est touché par le problème ?
•étudiantes
•parents ou tuteurs des étudiantes victimes de VS
•fiancés et amies des étudiantes victimes de VS
-Quelles sont les causes probables du problème ?
Analyse du problème :
Causes immédiates liées au comportement :
-absentéisme aux cours
-manque de sérieux dans les études
-désir sexuel
-séduction des enseignants
-esprit de vengeance
Causes immédiates non liées au comportement :
-manque de cotes
-échec dans les cours
-non en ordre avec les frais académiques
-omission des noms sur les listes
-moyens financiers limités
Causes sous - jacentes liées au comportement :
-manque de mesures d’encadrement
-non application des lois
-impunité
Causes sous – jacentes non liées au comportement :
-salaires impayés
-salaires insuffisants
-détournement de frais payés par les étudiants
Causes fondamentales liées au comportement :
-démission de l’Etat
-impunité
-non application des lois
-dépravation des mœurs
Causes fondamentales non liées au comportement :
-extrême pauvreté
-crise économique et financière
Liste des activités planifiées séance pendant les travaux en groupe:
-Rencontrer les autorités académiques pour les pousser à trouver une solution sur les cotes sexuellement transmissibles
-Maintenir le contact avec les autorités académiques rencontrées
-Organiser des séances de restitution auprès de la bas
-Organiser des causeries de groupe
-Distribuer des dépliants « stop aux violences sexuelles
Fait à Kinshasa, le 10 avril 2010
Joseph TSHIBALABALA DIKUYI
Formateur
