Le Kivu est occupé par le Rwanda et allié : les responsabilités.
L’occupation du Kivu, ce 02 juin 2004, par le Rwanda et allié à l’issue des combats qui n’ont duré qu’une semaine, était prévisible. Pour une bonne partie de l’opinion nationale, les responsables de ce nouveau défit au peuple Congolais ne sont pas à chercher dans une entournure. Ils sont là : l’ONU (MONUC) et la Communauté internationale, le RCD-Goma, le gouvernement de transition, certains Congolais.
La Mission d’Observation des Nations Unies au Congo (MONUC) : Il est vrai que la MONUC joue beaucoup de rôles dans notre pays. Cependant le plus grand reste celui de l’observation. Ainsi, cette mission onusienne a observé pas mal de tuéries, de pillages, de violations abusives et à repetion des droits de l’homme. La population du Kivu considère la MONUC comme complice des mutins pour les avoir seulement observé au cours de leurs opérations d’occupation. Il était prévu que la MONUC s’intercale entre les militaires rwandais et les FARDC, qu’elle puisse jouer au médiateur entre ces deux parties et qu’elle fasse observer le cessez-le-feu. La population de Bukavu n’a pas du tout vécu la présence positive de la MONUC. Bien au contraire. Les éléments fidèles à Mutebutsi n’avaient jamais rejoint leur état major, l’aéroport de Kavumu prétendu être sous contrôle de la MONUC, était le domaine privé des mutins. Aucun cessez-le-feu n’avait été observé, … La MONUC a fait endormir l’opinion par une série de mensonges. Au lieu de se placer aux frontières, la MONUC a laissé celles-ci sous le contrôle des assaillants. Dans l’entre-temps, toute la région était envahie par l’armée rwandaise par Ruzizi I et II, par hélicoptères militaires rwandais qui se sont déposés bonnement à Kavumu, aéroport « supposé gardé par la MONUC », par l‘aéroport de Goma, par le lac Kivu via l’île d’Idjwi.
Alors que la ville de Bukavu était tombée dans la matinée du mercredi 2 juin 2004, la MONUC Kinshasa ne voulait toujours pas l’avouer à la presse en début de l’après-midi. Il n’est pas facile d’avoir foi en l’ONU avec ce qu’il convient d’appeler « complicités », à moins que son personnel de pointe affecté en RDC soit incompétent ou mal coordonné.
L’application du chapitre 7 du charte des Nations Unies par la MONUC s’est trop faite attendre et à plus d’une occasions : la MONUC a été défiée par les militaires du RCD-Goma quand il fallait ratisser la frontière rwando-congolaise de Bugarama violée par les Rwandais ; à Kalehe le vendredi 28 mai, avant d’affronter les FARDC, les mutins de Laurent Nkunda avait descendu un élément de la MONUC sans que celle-ci ne bronche mais cela n’a pas empêché à cette force onusienne de tirer sur la position des FARCD ; depuis deux jours avant la prise de Bukavu, la MONUC a suivi, comme dans un film des Westerns, comment les rwandais et les mutins s’adonnaient follement au pillage, au viols et aux tueries de la population locale.
La Communauté internationale s’est dépensée pour la paix en RDC mais pas autant qu’elle a été complice dans le processus de balkanisation du même pays. Qui de leurs excellences Thabo Mbeki, Katumile Masire et Moustapha Niassé ignorait que les accords de Pretoria-Sun City, l’accord de Pretoria et les textes qu’ils ont produits n’étaient que de la poudre jetée sur le feu ? Le schémas 1+4, l’engagement de Joseph Kabila à désarmer et à rapatrier les ex-FAR et interahamwe à la place de l’opération turquoise de la France, étaient de résolutions porteuses, dès leur conception, le gène conflictuel. Tous les rapports du Panel-ONU sur les pillage des richesses de la RDC ; l’absence du Tribunal International pour juger les pilleurs et les auteurs du génocide en RDC, tout cela semble ne pas ébrancler la conscience des animateurs de l’ONU et moins encore celle des parsonnalités influentes de la Communauté Internationale.
Comme en 1996, la RFI par la voie de sa correspondante à Bukavu, Pauline Simonet a eu comme mérite l’accompagnement des mutins et des agresseurs dans leur avancement. Dame Pauline a bien contribué à l’enfoncement du clou de l'intoxication psychologique en désinformant l'opinion publique internationale sur le malaise que ressentiraient certains Rwandais, détenteurs de vrais faux cartes d'identité congolaises à Bukavu et qui auraient décidé de rentrer dans leur pays. Quoi de plus normal, quand on sait que presque toutes les maisons des presses nationales sont concentrées à Kinshasa et l’intérieur est souvent abandoné à la presse internationale. La journaliste française n’ignore pas pourtant que le Rwanda et l'Ouganda avaient effectué le déplacement de leurs concitoyens, cheptel compris, en RDC, lorsque ces pays croyaient avoir annexé les zones de l’Est de la RDC que leurs armées occupaient. Nous avons parlé d’un retour réflexe des citoyens Rwandais dans leur pays. Où est le mal à cela ?
Pour quel intérêt Pauline Simonet, ressortissante d’un grand pays démocratique et où la presse devrait être non partisane, hésite-t-elle de reconnaître avoir vu les militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise à Bukavu à la frontière Ruzizi I. Bien habillés et armés, Pauline Simonet les a vu. Prétendre ne pas bien les distinguer des congolais kinyarwandaphones, c’est ne pas être impartial. Après avoir pillé les radios Maendeleo et Maria, les rwandais et les mutins ont laissé le champ libre à la journaliste française de diffuser ce qu’elle voulait. La population dit que la correspondante de RFI est un agresseur en plus.
Le RCD-Goma ne s’est jamais dissocié de sa mère patrie, le Rwanda. Même au sein du gouvernement de transition et d’union nationale, ce mouvement politico-militaire n’a jamais réussi à se départager de ses ambitions d’annexer l’Est de la RDC au Rwanda ou de créer sa propre République qu’elle dénomme « République des Volcans » ou « Etat Indépendant de l’Est du Congo ». Ce rêve éternel prouve que ce n’est pas la nationalité congolaise qui intéresse les acteurs kinyarwandophones du RCD-Goma. Ils l’ont prouvé tout au long du processus du dialogue inter-congolais et même après. L’histoire des caches d’armes à Bukavu, les milices de Eugène Serufuli, les milices de Jules Mutebutsi, Xavier Chiribanya, Buhendwa, Birindwa, Laurent Nkunda, Patient Mwendanga et consort, viennent de confirmer l’ambition de ceux que nous considérions encore comme des Congolais kinyarwandaphones et qui veulent que nous puissions les prendre pour une nouvelle ethnie ou tribu. Non, les « Banya-Mulenge » sont des Fuliru, des Bembe, des Rega, des Shi, des Vira et des transplantés rwandais qui habitent le plateau de Mulege au Sud-Kivu. « Banya-Mulege » ne signifie autre chose que « habitant de Mulenge ».
Me Azarias Ruberwa affiche une attitude mi-figue, mi-raisin pouvait-on croire. Une bonne chauve-souris qui peut être tout sauf un oiseau congolais. Autant nous avons fustigé le comportement des mamans qui lui avaient offert un spectacle hors de commun le 8 mars dernier, autant nous ne pouvons pas croire en cet homme « Congolais » qui a toujours défendu le Président Paul Kagame, oh, avec quelle arrogance vis-à-vis des Congolais ! Qui peut croire en Ruberwa, lui qui, pas plus tard que le lundi 3 mai 2004, disait qu’il n’y aura jamais de troisième guerre en RDC ? Et quand bien même il y en aurait, qu’un élément du RCD-Goma n’en serait pas son auteur ? Ce vice-président en charge de la Commission défense, politique et sécurité qui a conduit la délégation gouvernementale à Bukavu via Goma, le dimanche 30 mai, a préféré rester à Goma. Cette démarcation d’avec le reste de la délégation pour ne rester qu’avec les membres du RCD appartenant à son ethnie n’a pas été bien perçu par la nation. Rentré à Kinshasa le 5 mai alors que sa délégation était rentrée le mercredi 2 juin, Ruberwa n’a pas cessé de minimiser la mitunerie de Laurent Nkunda et de Jules Mutebutsi. Il n’y a que celui qui a fabriqué un tambour qui sait ce qu’il y a dedans. Nous espèrons que le Vice-président Ruberwa a la clé de la solution aux problèmes des Rwandais qui venlent rester en RDC.
Le gouvernement de transition comme les autres institutions de transition ne sont pas à la hauteur de leurs tâches, constatons-nous. A part complicité de la part de nos dirigeants actuels, la population ne peut pas comprendre que des milices du RCD-Goma puissent défier l’ensemble des militaires et autres combattants Congolais qui ont combattu à son temps comme les ex-Faz, les éléments du MLC, ceux du RCD-N, du MLC-ML, les combattants Maï-Maï, les Simba, les Tigres, la DSP qui traïne à Brazaville, les FAC, les milices de l’Ituri, etc. Bien coordonnés, tous ces groupes armés unifiés et rechargés de conscience nationale sont capables de constituer des véritables FARDC qui se feront respecter au sein de la Région des Grands Lacs. C’est ce que la population congolaise attend, car les meilleurs négociations de déroulent en position de force.
Le Président de la République lui qui, le Général Major Joseph Kabila, en plus de sa jeunesse et du succès qu’il a hérité de son père, était encore aimé par la population risque de décevoir une partie de son peuple. Son intervention du mercredi 2 juin 2003, tardive par rapport à l’évolution des événements de Bukavu a plus découragé et même irité plus d’un Congolais. Cela s’est bien observé par la réaction des étudiants qui se sont déchaînés sur la MONUC et qui veulent se prendre en charge. L’adresse du Président à la télévision faisant état de l’invasion du Congo par l’armée rwandaise et invitant toute la population et les institutions de transition à la mobilisation générale aurait plus d’impact au moment où le général Mbuza Mabe avait besoin des renforts surtout que l’aéroport de Kavumu et une bonne partie de la ville de Bukavu étaient encore sous le contrôle de l’armée regulière. Personne ne peut lire dans les secrets du plus jeune Président du monde, mais son attitude calme ne va pas du tout de pair avec les attentes des Congolais surtout pendant cette période où nous avons besoin d’une certaine détermination pour mériter notre place à l’échelle régionale et même internationale. La population dit que Laurent Désiré Kabila aurait endossé sa tenue militaire et laisser parler Didier Mumengi. Les temps ont changé certes, mais quand la patrie est en danger, des mesures qui s’imposent doivent être arrêtées.
L’évolution de la situation dans notre pays dévoile les positions de certains Congolais. Ceux du RCD-Goma sont clairement classés de par leur comportement, en faveur de nos ennemis. A supposer que Jules Mutebutsi, Laurent Nkunda soient des Congolais qui veulent du bien au Congo. Ils n’hésiteraient pas de se rendre à Kinshasa lors du début du processus de l’unification de l’armée. Azarias Ruberwa, chef de la délégation gouvernementale, ainsi que le chargé de la sécurité nationale, membre du RCD-Goma, ne se seraient pas retranché de la délégation à son retour de Goma s’ils ne se reprochaient pas de quelque chose. Les Congolais comme Xavier Chiribanya, Birindwa, Buhendwa, Patient Mwendanga et autres complices sont des traîtres qui cautionnent le néo-esclavagisme de leurs compatriotes. Ils répondront !
C’est ainsi que nous continuons à charger le gouvernement de transition le retard dans l’application du code pénal militaire en application en RDC (loi N° 024/2002 du 18/11/2002) qui prévoit en son Titre II des infractions d'ordre militaire, Chapitre III des infractions contre la discipline, Section 1 de l'insubordination, paragraphe 1 de la révolte militaire, Article 90: (5) Les instigateurs sont punis de cinq à dix ans de servitude pénale, en temps de paix, et, en temps de guerre, de la peine de mort. Au paragraphe 2, de la rébellion, l’Article 92 (4) dit que si la rébellion a lieu en temps de guerre ou pendant les circonstances exceptionnelles, les coupables sont punis de mort. Au paragraphe 6, des violences envers les populations civiles, article 103: Tout militaire ou assimilé qui se rend coupable des violences ou sévices graves à l'endroit des populations civiles, en temps de guerre ou pendant les circonstances exceptionnelles, est puni de mort.
En ce qui concerne les atteintes contre les intérêts fondamentaux de la Nation, Section 3: Des atteintes aux Institutions de la République ou à l'intégrité du Territoire national, au paragraphe 2, du mouvement insurrectionnel, l’Article 137 (1) stipule qu’en temps de guerre, lorsque les insurgé sont porteurs d'armes, ils sont punis de mort. L’Article 139: Le fait de diriger, d'organiser ou de commander un mouvement insurrectionnel est puni de mort. En Section 4: Des atteintes à la sécurité des Forces Armées et aux zones protégées intéressant la défense nationale, il est prévu à l’Article 143 que quiconque, en vue de nuire à la défense nationale, incite des militaires appartenant aux Forces Armées Congolaises à passer au service d'une puissance étrangère, est puni de mort. L’Article 148 quant à lui nous renseigne que tout individu qui se rend coupable de faits destinés à nuire à la défense nationale ou à entraver le fonctionnement normal des services, des établissements ou des entreprises publiques ou privées, intéressant la défense nationale, est puni de cinq à vingt ans de servitude pénale. En temps de guerre, le coupable est puni de mort.
La BOR n’invente rien quant à cette série de sanctions que devraient en courir certains membres du RCD qui se reconnaissent en Me Azarias Ruberwa, comme leur leader et qui sont responsables des actes criminels parmis ceux qui sont signalés ci-haut. Si la loi avait été appliquée dans toute sa rigueur, le colonel Jules Mutebutsi serait déjà écarté depuis le lendemain de son insurrection contre son Chef direct, le Commandant de la 10eme région militaire, le Général Prospère Nabyolwa. Et ce ne serait que justice.
L’attaque et l’occupation de la ville de Bukavu, l’occupation de la ville de Goma est un mal nécessaire pour les Congolais. Ces événements auront, espérons-nous, réveillé définitivement la cosncience et les esprits des naïfs Congolais maintenant que l’on sait qui est qui ? qui fait quoi ?, qui veut quoi ?, pourquoi ? et pour qui ? Aux Congolais de se prendre en charge en vue de se libérer définitivement !
Mercredi, 02 juin 2004.
La Bor
